Archer Daniels Midland sème encore

Les résultats du groupe agro-industriel sont encore très fluctuants. Au premier trimestre, le bénéfice par action a augmenté par rapport à l’an dernier, mais moins qu’attendu. Les perspectives à long terme sont néanmoins toujours alléchantes.

Depuis 2015, le secteur agricole bouge beaucoup. La chaîne de production et de transformation est dominée depuis plusieurs décennies par le quartet ‘ABCD’, qui comprend Archer Daniels Midland (ADM), Bunge, Cargill et Dreyfus. Jusqu’ici, dans ce segment, aucune acquisition ni fusion d’importance n’a été réalisée, mais Glencore a annoncé début juin avoir approché Bunge pour une acquisition.

ADM affiche toujours des résultats changeants. Ce fut à nouveau le cas au premier trimestre, où le bénéfice net apuré par action a certes progressé de 43% par rapport à 2016, de 0,42 à 0,60 dollar, mais moins que les prévisions de 0,62 dollar. La plus grande division, le pôle logistique Services agricoles, a enregistré une performance modérée ces derniers temps. Le chiffre d’affaires (CA) y a progressé au premier trimestre de 5%, à 6,8 milliards de dollars. Le bénéfice opérationnel récurrent (REBIT) s’est inscrit en hausse de 15,8%, à 88 millions de dollars, mais reste malgré tout bien inférieur à la moyenne à cinq ans de 160 millions de dollars. L’abondance de végétaux limite les marges de trading, ce qui explique que dernièrement cette activité soit déficitaire. ADM a pris de nombreuses mesures et prévoit un redressement progressif cette année. Pour un retour à ses résultats historiques, il faudra faire preuve d’un peu plus de patience. Dans la division Traitement des semis oléagineux, le CA est passé de 5 à 5,29 milliards de dollars (+5,7%) tandis que le REBIT s’est hissé de 261 à 314 millions de dollars (+20,3%). Les marges dans le traitement du soja étaient sous pression, mais ce phénomène a été largement compensé par la contribution de la participation d’ADM (à 24,3% aujourd’hui) dans le géant agricole asiatique Wilmar. Dans la division Traitement du maïs, le CA est passé de 2,21 à 2,24 milliards de dollars (+1,7%) et le REBIT, de 129 à 171 millions de dollars (32,5%), résultat de la forte demande d’édulcorants et de bioéthanol américain. La plus petite division, Wild Flavors & ingrédients alimentaires spécialisés, a vu son CA reculer de 592 à 562 millions de dollars (-5,1%), mais le REBIT est passé de 70 à 75 millions de dollars (+7,1%).

ADM met toujours à exécution le plan stratégique qui doit lui permettre de hisser structurellement son bénéfice net par action, actuellement compris entre 1 et 1,5 dollar, à entre 3,5 et 4 dollars d’ici 2020. Sur le plan géographique, le groupe recherche une plus grande exposition à l’Asie (surtout via Wilmar) et en Europe de l’Est, par le biais d’acquisitions et d’extensions propres. En outre, ADM investit de manière sélective dans de nouveaux segments. Au premier trimestre, il a racheté pour 248 millions de dollars d’actions propres. Le nombre de titres en circulation a reculé depuis 2014 de 10%, et de 3,1% depuis avril 2016.

Conclusion

L’action s’est tassée en réaction à la publication du rapport du premier trimestre mais les perspectives pour le second sont meilleures. Nous conseillons toujours le titre sur la base de ses perspectives attrayantes à long terme et de sa valorisation intéressante, à 15,4 fois le bénéfice escompté pour 2017 et une valeur d’entreprise (EV) correspondant à 9,5 fois le cash-flow opérationnel attendu (EBITDA) pour 2017.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Devise : dollar

Marché : NYSE

Capit. boursière : 23,5 milliards USD

C/B 2016 : 20

C/B attendu 2017 : 15,4

Perf. cours sur 12 mois : +1 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -9 %

Rendement du dividende : 3,1 %

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