Barrick sur le point de perdre sa couronne

Le groupe canadien Barrick Gold est resté le premier producteur d’or au monde en 2017. Cette année toutefois, il cédera son titre à l’Américain Newmont Mining. La bonne nouvelle est que la dette s’allège plus rapidement que prévu.

Barrick Gold n’escompte aucune croissance externe et les projets de croissance organique ne contribueront à l’accélération de sa production qu’à partir du début de la prochaine décennie. A cela s’ajoute le fait que le groupe restructure son portefeuille d’actifs, en vendant tout ou partie de certaines de ses mines.

Le groupe a revu à la baisse ses prévisions de production pour 2017 après qu’il a cédé sa participation dans la mine argentine Veladero. Barrick prévoit d’extraire entre 5,3 et 5,5 millions d’onces troy d’or, contre 5,52 millions encore l’an dernier. De même, la moitié de la participation dans la mine australienne Super Pit est en vente. La production continuera à ralentir progressivement, pour atteindre 4,5 millions d’onces en 2020 puis ensuite repartir à la hausse. Comme tous ses concurrents, Barrick est confronté à une opposition de plus en plus farouche des autorités locales. Ses sites ont produit 1,24 million d’onces d’or au total au troisième trimestre, contre 1,38 million il y a un an. Le chiffre d’affaires (-13,5%) est ainsi retombé sous la barre des deux milliards de dollars. Le cash-flow d’exploitation (532 millions de dollars) s’est contracté de 44% en base annuelle, mais le cash-flow disponible (225 millions de dollars) est resté positif. Barrick entend limiter ses coûts de production à 700 dollars l’once, mais il aura besoin d’un peu plus de temps que prévu pour y parvenir – il table sur 740 à 770 dollars cette année, contre 730 dollars l’an dernier. Plusieurs sous-traitants ont répercuté des hausses de prix, cependant que le cours du pétrole augmentait.

La bonne nouvelle est que la dette s’allège plus rapidement que prévu. Barrick a remboursé 490 millions de dollars au premier semestre, et le produit de la vente de Veladero au troisième trimestre a été affecté à la réduction de l’endettement. Compte tenu d’un montant de 1,48 milliard de dollars, l’objectif pour la totalité de l’année (1,45 milliard de dollars) a été dépassé dès la fin du troisième trimestre, à l’issue duquel le groupe avait par ailleurs un peu plus de deux milliards de dollars en caisse. A ces liquidités s’ajoute une ligne de crédit inutilisée de quatre milliards de dollars. La dette s’établit encore à 6,45 milliards de dollars, mais l’objectif est de la ramener à cinq milliards tout au plus d’ici la fin de l’an prochain. Elle représentera alors moins d’une fois le bénéfice d’exploitation. Son échéance moyenne est de 18ans, et 75% de son montant n’arriveront à échéance qu’après 2032. Jusqu’en 2020, l’entreprise remboursera moins de 100 millions de dollars. Elle affectera l’essentiel de ses cash-flows à la réduction de l’endettement, donc, mais aussi au financement de projets générateurs de croissance pour la prochaine décennie. Ni rachat d’actions propres ni augmentation du dividende ne sont par conséquent envisagés dans l’immédiat.

Conclusion

Barrick Gold a été confronté à une série de déboires de nature opérationnelle et juridique ces derniers trimestres. Conjugués au manque de perspectives de croissance pour les années à venir, ces problèmes ont pesé sur l’action. Sa structure de coûts, la plus légère de tout le secteur, lui permet cependant de continuer à générer des cash-flows élevés, alors même que la réduction de l’endettement a déjà beaucoup progressé.

Conseil : acheter

Risque : élevé

Rating : 1C

Cours : 14,4 dollars

Ticker : ABX US

Code ISIN : CA0679011084

Marché : New York Stock Exchange

Capit. boursière : 16 milliards USD

C/B 2016 : 15

C/B attendu 2017 : 18

Perf. cours sur 12 mois : -7%

Perf. cours depuis le 01/01 : -10%

Rendement du dividende : 0,9%

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