Daimler en chute libre

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Difficile d’imaginer, sur la seule base de l’évolution du cours de Bourse, que le constructeur automobile allemand se dirige vers une année record s’agissant de ses ventes et chiffre d’affaires. L’entreprise subit cependant l’effet de l’atmosphère de scandale et de suspicion qui plane au-dessus du secteur automobile allemand.

Vu l’accélération de la reprise économique et le regain de confiance des consommateurs, ce type d’action devrait actuellement connaître un pic en Bourse, mais elle est en chute libre et s’échange à un plancher annuel. C’est même l’action la moins performante de l’indice Dax cette année. Nous sommes dès lors très heureux d’avoir pu sortir l’action du portefeuille modèle avec une plus-value il y a un mois, avant les nouvelles accusations. Les analystes sont également extrêmement partagés sur cette action. Les objectifs de cours pour les 12 prochains mois fluctuent ainsi entre 51 et 87 euros. Sur le plan opérationnel, il n’est aucunement question de crise, au contraire. Au deuxième trimestre, les ventes de véhicules ont progressé de 8% par rapport à la période avril-juin 2016 (822.500 contre 761.000). Sur les six premiers mois, la hausse atteint même 9% (1,58 contre 1,44 million d’unités). Soit une augmentation du chiffre d’affaires (CA) de 7%, à 41,2 milliards d’euros au deuxième trimestre. Sur le premier semestre, la progression atteint 9%, à un peu moins de 80 milliards d’euros (79,9 milliards). Autre élément très positif : cette croissance concerne cette fois toutes les divisions. Tant les ventes de voitures Mercedes-Benz (la classe E reste un grand succès) que de nombre de camionnettes, camions et bus sont en hausse.

Mais la rentabilité au deuxième trimestre a déçu les analystes. Le bénéfice opérationnel récurrent (hors éléments uniques, REBIT) de 3,75 milliards d’euros est resté 5% sous leurs prévisions moyennes (3,9 milliards), malgré un gain de 15%. En cause : dans le segment des camions, l’augmentation du bénéfice net au cours du trimestre n’a pas dépassé 2 % (de 2,45 à 2,51 milliards d’euros). Le groupe a gagné 4,81 euros par action au premier semestre (2,28 euros au deuxième trimestre). Pour l’ensemble de l’exercice, les analystes tablent sur un bénéfice par action proche de 9 euros. Malgré cette évolution, le directeur Dieter Zetsche n’est pas sorti d’affaire. Le rappel de plus de 3 millions de véhicules diesel pour une mise à jour logicielle qui doit garantir des voitures ” plus propres ” a été annoncé en juillet. La direction s’attend à ce que l’opération représente un coût supplémentaire de 200 millions d’euros au troisième trimestre. Il faut également accroître les investissements, notamment dans les véhicules électriques et autonomes. Le budget R&D a déjà été augmenté de 16% (2,13 milliards d’euros) au deuxième trimestre par rapport à la même période, l’an dernier. Une hausse qui dépasse clairement la croissance du CA et des bénéfices.

Conclusion

L’action Daimler est l’une des moins chères d’Europe compte tenu des résultats record prévus pour cet exercice. Elle se négocie à 27,5 fois le bénéfice attendu pour cette année et à une fois la valeur comptable, avec un rendement de dividende attendu de 5,4%. Il y a malheureusement l’atmosphère de scandale (formation de cartel, fraude logicielle) et les gros investissements à venir. L’action est (trop) bon marché, mais nous ne nous en tiendrons qu’au conseil “à conserver”.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Devise : euro

Marché : Francfort

Capit. boursière : 64,5 milliards EUR

C/B 2016 : 6,5

C/B attendu 2017 : 6,5

Perf. cours sur 12 mois : +1 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -15 %

Rendement du dividende : 5,4

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