Deere & Company: le temps est à la moisson

© john deere

L’action de Deere & Co est devenue chère. Même la perspective de nouveaux bénéfices records n’entraîne plus son cours vers de nouveaux sommets. Nous vendrions nos titres.

Le plus grand fabricant de matériel agricole au monde a d’ores et déjà achevé le 2e trimestre de son exercice 2017-2018 (fin : le 30/10). Compte tenu du rythme des saisons auquel est soumis le secteur, il s’agit du trimestre le plus important, générateur du chiffre d’affaires (CA) et des bénéfices les plus élevés, de l’année. Si les cours des céréales ne sont repartis à la hausse que récemment, les agriculteurs avaient précédemment déjà commencé à remplacer leurs équipements désuets. Deere enregistre donc une nette accélération des ventes de ses engins agricoles, y compris aux Etats-Unis, où le revenu des agriculteurs se tasse pourtant. Le dernier exercice annuel s’est par conséquent achevé sur une augmentation, pour la première fois depuis 2012-2013, du CA du géant américain.

Les résultats du 2e trimestre confirment cette tendance. Le CA a bondi de 29%, à 10,72 milliards de dollars (8,29 milliards pour la période février-avril 2017). Le résultat d’exploitation (Ebit) a augmenté d’une manière moins marquée – de 17%, à 1,49 milliard de dollars (1,28 milliard un an plus tôt). Avec une hausse limitée à 5%, phénomène qu’explique l’augmentation des prix des matières premières, comme l’acier, et du coût du fret, l’Ebit des activités agricoles “pures” déçoit. Pour le 2e trimestre, le bénéfice par action s’établit à 3,67 dollars (2,50 dollars un an auparavant). Compte non tenu de la dépréciation ponctuelle opérée dans le cadre de la réforme de la fiscalité des sociétés américaine, le bénéfice s’élève à 3,14 dollars par action alors que les analystes s’attendaient à 3,31 dollars; l’alourdissement des dépenses empêche l’entreprise de leur donner raison.

Si l’action a augmenté en réaction aux chiffres, elle n’a pas réussi à battre son record. La direction a encore relevé le CA et le bénéfice prévisionnels pour l’exercice 2017-2018. Le CA devrait augmenter de non pas 25, mais 26%, et le bénéfice prévisionnel est porté de 2,85 à 3,1 milliards de dollars. Les analystes ont par conséquent revu à la hausse leurs projections, à 33,6 milliards de dollars pour ce qui est du CA annuel et 9,43 dollars pour le bénéfice par action. Le groupe devrait en d’autres termes faire mieux que le chiffre record (bénéfice de 9,09 dollars par action) sur lequel il avait achevé l’exercice 2012-2013.

Le segment agricole a livré 65,7% du CA réalisé au 2e trimestre et les équipements de construction et le matériel forestier ont généré le solde. Le groupe compte en outre une division financière, spécialisée dans la mise en location et le leasing d’engins agricoles, principalement. La part des activités agricoles s’est réduite depuis la reprise de l’allemand Wirtgen Group, l’acquisition la plus chère de l’histoire du groupe. Wirtgen est spécialisé dans les solutions pour la construction de routes, le mélange d’asphalte, etc. Cette transaction rend Deere moins dépendant de l’activité, très cyclique, qu’est l’agriculture.

Conclusion

Au vu du nouveau relèvement de ses prévisions annuelles, il est très probable que Deere & Company enregistre de nouveaux bénéfices records. Quoique très bons, les résultats publiés n’ont pas entraîné d’envol de l’action vers de nouveaux sommets. Nous estimons que l’évolution du cours (de 80 à 175 dollars en deux ans environ) va commencer à perdre de la vitesse. A un rapport cours/bénéfice escompté de 17 et un rapport valeur de l’entreprise (EV)/cash-flow d’exploitation (Ebitda) de 10,5, l’action n’est plus bon marché. Le temps est désormais à la moisson.

Conseil : vendre

Risque : moyen

Rating : 3B

Cours : 159,00 dollars

Ticker : DE US

Code ISIN : US2441991054

Marché : NYSE

Capit. boursière : 51,5 milliards USD

C/B 2017 : 20

C/B attendu 2018 : 17

Perf. cours sur 12 mois : +32 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +1,5 %

Rendement du dividende : 1,5 %

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