Fagron renaît

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Soulagé, le marché a réagi de manière très enthousiaste au rapport intermédiaire de Fagron sur le premier trimestre. Les chiffres, en ligne avec les prévisions des analystes, ont surtout confirmé le timide redressement opéré au second semestre 2016. Le dernier changement effectué à la tête du groupe a porté ses fruits. Tout est à nouveau sous contrôle.

Fagron a en outre confirmé que sa nouvelle usine stérile américaine (Wichita) avait été inaugurée en mars. Une donnée importante, dans la mesure où Wichita, sur la base d’un chiffre d’affaires (CA) attendu d’au moins 100 millions de dollars dans les trois à cinq prochaines années, deviendra un moteur de croissance non négligeable. Cette année, sa contribution au CA du groupe sera cependant encore limitée. Celui-ci a progressé au premier trimestre de 6,1% en rythme annuel, de 103,6 millions à 109,9 millions d’euros (+3% par rapport au quatrième trimestre 2016). Sans tenir compte du million d’euros de CA de l’usine vendue l’an dernier en France, le CA s’est accru de 7,1%. Et sans considérer la contribution de HL Technology (composants orthopédiques de précision; repli du CA de 12,9%, à 1,73 million d’euros), la progression du CA ressort à 7,5%. Au cours de ce trimestre, Fagron livrera son plan stratégique pour cette division.

À cours de change constant, la hausse du CA du groupe se limite à 1,2%. Fagron a en effet profité du sensible redressement du réal brésilien (BRL; effet positif à hauteur de 5,5 millions d’euros), ce qui a permis au CA des activités en Amérique du Sud de progresser de 28,7%, à 25,1 millions d’euros, ou 23,2% du CA du groupe (19,4% l’an dernier). À cours de change constant, le CA a augmenté de 0,4%. Les prix de vente en BRL ont cependant été abaissés, car les coûts d’achat moins élevés en dollar américain sont répercutés sur le client, tout comme le fait la concurrence. On note aussi une croissance à deux chiffres des volumes, portée essentiellement par le lancement de nouveaux produits de Trademarks.

Confiance retrouvée

Le principal marché du groupe reste l’Europe, et là aussi, on note une évolution positive. Le CA y a progressé de 3,3%, à 63 millions d’euros (58,3% du total du groupe, contre 60,7% l’an dernier), soutenu par la croissance dans la majorité des pays. Aux États-Unis, le CA a légèrement reculé (-0,2%, à 20 millions d’euros; -3,6% à cours de change constant), où la croissance à deux chiffres dans les activités stériles a été totalement gommée par l’effet négatif des nouvelles conditions de remboursement pour les préparations magistrales. La bonne nouvelle est que le CA des préparations magistrales, après six trimestres de repli, s’est stabilisé par rapport au trimestre dernier, et que la croissance est pour bientôt.

La direction n’a pas révélé de chiffres concernant l’évolution de la trésorerie, mais a confirmé qu’elle pourrait rembourser les trois obligations en cours pour environ 285 millions d’euros d’ici juillet. Après quoi elle sera à nouveau en mesure de réaliser des acquisitions, même si, comme il l’a promis, le directeur Hans Stols ramène sous 3 le ratio entre la dette financière nette et le cash-flow opérationnel récurrent (REBITDA). Fin 2016, ce rapport ressortait à 3,18 sur la base d’une dette financière nette de 285,4 millions d’euros. Nous n’avons pas eu de nouvelles concernant les trois dossiers juridiques en cours aux États-Unis, pour lesquels le groupe a provisionné précédemment 10 millions de dollars. Fagron est à nouveau sous contrôle depuis le changement à la tête du groupe. L’action reste digne d’achat, même si son cours s’offre une pause après le gain de 33% accusé depuis fin 2016 (rating 1B).

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Devise : euro (EUR)

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 926 millions EUR

C/B 2016 : –

C/B attendu 2017 : 22

Perf. cours sur 12 mois : +145 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +33 %

Rendement du dividende : –

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