Galapagos: le même mauvais film qu’en 2015

Fin juin, les investisseurs qui suivent depuis un certain temps la biotech malinoise Galapagos ont à coup sûr éprouvé un sentiment de déjà-vu. Heureusement que le fleuron de l’entreprise est Filgotinib. Ce candidat médicament doit absolument se révéler efficace et sûr, en revanche, car la valorisation de l’action repose (beaucoup) sur lui.

En 2015, l’entreprise partenaire de Galapagos qu’est AbbVie avait refusé, à la surprise générale, de lui donner en licence Filgotinib, le candidat médicament destiné au traitement de maladies inflammatoires. La décision avait provoqué l’effondrement du cours de l’action Galapagos. Et c’est avec Gilead Sciences qu’AbbVie a fini par conclure un contrat pour ce produit.

Ces deux dernières années, les recherches que Galapagos et AbbVie mènent ensemble en vue de développer une trithérapie – association d’un potentiateur et de deux correcteurs pour traiter l’élément principal (chez 90% des sujets atteints) à l’origine de la maladie – contre la mucoviscidose ont pris du retard, mais jusqu’ici, les résultats étaient encourageants. Cette fois, le 28 juin dernier, Galapagos a toutefois communiqué des résultats moins convaincants pour l’étude de phase II portant sur le correcteur qui entre en combinaison dans la première étude de trithérapie, GLPG2737. Une autre étude est en cours avec ce dernier, associé au correcteur GLPG2222 et au potentiateur GLPG2451, dont les résultats sont prévus pour septembre/octobre. Mais la plus mauvaise nouvelle émane hélas à nouveau d’AbbVie: l’entreprise refuse d’entamer la deuxième étude de trithérapie planifiée (avec le potentiateur GLPG3067). En colère, Onno Van de Stolpe, le CEO de Galapagos, a déclaré qu’il reverrait sa collaboration avec AbbVie. L’on peut s’attendre à une décision définitive de sa part lorsque l’étude que les deux biotechs conduisent actuellement aura livré les résultats intermédiaires.

L’action Galapagos a perdu 15% à la nouvelle. Heureusement, la plupart des analystes avaient déjà revu à la baisse la valeur qu’ils avaient donnée aux recherches portant sur la mucoviscidose. Il est pour eux bien plus crucial que des avancées aient lieu avec Filgotinib. Trois études de phase III et huit autres de phase II ont cours en ce moment. Au deuxième semestre seront dévoilés les résultats de FINCH2, la première des trois études de phase III menée sur des sujets souffrant d’une maladie rhumatismale. Filgotinib pesant environ 55% dans l’objectif de cours moyen (105 euros) des analystes pour Galapagos, les résultats le concernant ont intérêt à être positifs. Fin mai, l’entreprise avait annoncé des résultats concluants pour l’étude de phase II conduite auprès de sujets atteints de rhumatisme psoriasique. Une étude de phase IIb/III testera encore le produit sur des patients présentant une colite ulcéreuse; elle rapportera un paiement d’étape de 15 millions de dollars à Galapagos.

La biotech lancera prochainement une étude de phase II portant sur GLPG1972, une molécule contre l’arthrose qu’elle conçoit avec l’entreprise française Servier. Un paiement d’étape de neuf millions d’euros à Galapagos est prévu. Quant à MOR106, un produit potentiel contre l’eczéma, que Galapagos développe avec MorphoSys, il fait l’objet d’une étude de phase II. Ajoutons que rien ne s’oppose au lancement, prévu courant du deuxième semestre, des deux études de phase III sur GLPG1690. L’an dernier, ce candidat médicament, qui est encore la propriété exclusive de Galapagos, avait été plus efficace encore qu’attendu durant l’étude de phaseIIa où il a été administré à des sujets atteints de fibrose pulmonaire idiopathique, une maladie mortelle. Le 14 juin, on a appris que Van Herk, le célèbre investisseur en biotech néerlandais, avait décidé d’étendre sa position à 10,02% des actions en circulation.

Conclusion

Bien que le voile d’incertitude se soit considérablement épaissi autour du programme portant sur la mucoviscidose, il n’y a pas de raison de paniquer. Les autres programmes, qui évoluent conformément aux prévisions, constituent le coeur de l’actuel potentiel de valorisation du titre. Galapagos détient en outre une trésorerie rassurante (1,1 milliard d’euros). Ce que nous sommes impatients de connaître, ce sont les résultats des études portant sur Filgotinib (rhumatisme) – ils pourraient, s’ils sont bons, à nouveau alimenter les spéculations autour d’un éventuel rachat de l’entreprise.

Conseil : acheter

Risque : élevé

Rating : 1C

Cours : 79,94 euros

Ticker : GLPG AS

Code ISIN : BE0003818359

Marché : Euronext Amsterdam

Capit. boursière : 4,07 milliards EUR

C/B 2017 : –

C/B 2018 attendu : –

Perf. cours sur 12 mois : +21 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +3 %

Rendement du dividende : –

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