La croissance plus lente de DEME pèse sur CFE

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Les investisseurs avaient sanctionné l’action du groupe belge de construction et de dragage après avoir pris connaissance du rapport semestriel, fin août. Ce n’était pas tant une réaction aux résultats qu’aux prévisions de croissance tempérées du groupe concernant le pôle de dragage, DEME. Le cours s’est redressé depuis le repli (-8%), mais n’a pas rattrapé tout le terrain perdu.

Au premier semestre, le chiffre d’affaires (CA) de DEME a progressé de 36,8%, à 1,1 milliard d’euros. La contribution des travaux maritimes au CA a augmenté, de 34% l’an dernier à 48%. C’est surtout grâce à GeoSea, la filiale active dans les activités offshore, qui a géré quatre projets d’éoliennes en mer en Belgique (Rentel), en Allemagne (Merkur et Hohe See) et au Royaume-Uni (Galloper). Dans l’activité de dragage, le lancement de projets et l’obtention d’autorisations pour de nouveaux projets ont accusé du retard, ce qui a donné lieu à la baisse du taux d’occupation de la flotte. En conséquence, le carnet de commandes a moins bien progressé que prévu, de 1,2%, à 3,85 milliards d’euros. CFE avait déjà prévenu que la rentabilité de DEME reculerait cette année, pour revenir à sa moyenne historique. En 2016, la marge opérationnelle ou d’EBITDA est passée de 21,4 à 22,6%, mais pour l’ensemble de 2017, on table sur un chiffre situé entre 16 et 20%. Au premier semestre, le cash-flow opérationnel (EBITDA) s’est hissé de 5,4%, à 195,4 millions d’euros, et la marge d’EBITDA a reculé de 23,1 à 17,8%. Quant au bénéfice net, il s’est tassé de 16,6%, à 45,1 millions d’euros. Compte tenu du programme d’investissements, la position d’endettement net de DEME s’est alourdie depuis fin décembre, de 77,9 à 232,9 millions d’euros. Fin août, DEME a finalisé l’acquisition de A2Sea, l’installateur danois d’éoliennes en mer.

Le pôle de construction, Contracting, confirme de son côté l’amélioration de ses résultats. Au premier semestre, son CA a certes baissé de 12,3%, à 351,2 millions d’euros, mais le bénéfice opérationnel (EBIT) a progressé de 94,7%, à 14,8 millions d’euros, et le bénéfice net a plus que doublé, de 4,1 à 8,8 millions d’euros. Le carnet de commandes est lui aussi en voie d’amélioration, comme en témoigne l’augmentation de 12,9% par rapport à fin 2016, à 961 millions d’euros. De nombreux nouveaux contrats ont été signés, en Belgique et en Pologne surtout. Une ombre au tableau : le projet impayé au Tchad, qui représente une créance de 60 millions d’euros.

Actuellement, le groupe envisage un regroupement de son pôle Contracting avec le groupe de construction Van Laere de son actionnaire de référence Ackermans & Van Haaren. Nous saurons au quatrième trimestre si cette fusion aura lieu. Les actionnaires de CFE s’y attendent depuis longtemps, mais ils avaient tablé sur une évolution différente : CFE serait devenu un pur spécialiste du dragage et de l’environnement, et sa valorisation aurait dès lors augmenté. Nous n’excluons pas que leur souhait soit exaucé à terme.

Le troisième pôle du groupe, qui est également le plus petit, la Promotion immobilière, a énormément contribué au résultat net au premier semestre (+18,8 millions d’euros, contre -0,8 million l’an dernier !) grâce à la vente de deux importantes participations.

Au niveau du groupe, le CA a progressé de 18,9%, à 1,46 milliard d’euros, et le bénéfice net s’est accru de 27,9%, à 67,8 millions d’euros, ou 2,68 euros par action.

Conclusion

Le cours de CFE s’est redressé partiellement depuis la raclée prise en août. À long terme, les perspectives concernant DEME restent en effet intactes. La valorisation de CFE est correcte, à 19 fois le bénéfice attendu cette année, et une valeur d’entreprise (EV) de 6,8 fois l’EBITDA escompté.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating: 2B

Devise : euro

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 3,2 milliards EUR

C/B 2016 : 19,5

C/B attendu 2017 : 19

Perf. cours sur 12 mois : +57 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +23 %

Rendement du dividende : 1,7 %

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