Microsoft: bel exemple de réussite

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Plus de 135 millions d’utilisateurs emploient Office 365 une fois par mois au moins. Le produit ” cloud ” Azure progresse pour le quinzième trimestre consécutif.

Les entreprises technologiques ont souvent des difficultés à s’adapter aux exigences du marché et à conserver leur position concurrentielle initialement dominante – songeons à IBM, Cisco et Oracle, pour ne citer qu’eux. Mais Microsoft fait mentir la règle: en se réorganisant à temps et en sachant choisir ses marchés, l’entreprise est devenue un acteur de tout premier plan dans le segment du cloud, où elle rivalise avec des noms comme Amazon ou Alphabet (Google).

Microsoft a su passer d’un modèle axé sur la vente classique de licences logicielles à un modèle d’abonnements, qui lui assure des revenus récurrents, assorti d’une gamme de services liés. Le groupe achève le 3e trimestre de l’exercice 2017-2018 (clôture: 30/6) sur un chiffre d’affaires (CA) et un bénéfice supérieurs aux prévisions. Le CA consolidé a augmenté en base annuelle de 16%, à 26,8 milliards de dollars (1 milliard de plus que le consensus). Le bénéfice net a bondi de près d’un tiers, à 7,4 milliards de dollars, soit 95 cents par action – 10 cents de plus qu’attendu. L’entreprise doit deux de ces cents à l’allégement de la fiscalité.

Ses deux principaux pôles de croissance sont Office 365 et le produit cloud Azure. Plus de 135 millions d’utilisateurs emploient Office 365 une fois par mois au moins. Avec une hausse de 15%, c’est l’activité Intelligent Cloud qui affiche la croissance la plus vigoureuse. Elle la doit notamment à Azure, qui progresse pour le 15e trimestre consécutif. Microsoft continue de construire des centres de données partout dans le monde, pour consolider sa croissance. Pour l’exercice en cours, le CA escompté s’élève à 106,5 milliards de dollars en moyenne, contre 97,5 milliards l’année précédente. A la fin du 3e trimestre, le géant de Seattle détenait une trésorerie de 132,3 milliards de dollars. Il actait également une dette de 77,2 milliards de dollars, ce qui portait ses liquidités nettes à 55,1 milliards, soit près de 7,2 dollars par action. Grâce à un flux de trésorerie disponible de 9,2 milliards de dollars (+3% en glissement annuel), ce trésor de guerre s’étoffe trimestre après trimestre.

Le marché spécule depuis un moment sur une hausse des distributions aux actionnaires. Si le sujet était tabou sous Steve Ballmer, l’ancien CEO, il dérange moins Satya Nadella, son successeur. Microsoft a distribué au 3e trimestre 6,3 milliards de dollars (+37% d’une année sur l’autre), dont 3,2 milliards sous forme de dividendes, le solde provenant du rachat d’actions propres. Il lui reste assez de munitions pour financer des reprises, démarche indispensable s’il veut rester numéro 1 dans des segments comme le cloud computing et l’intelligence artificielle. Il a d’ailleurs acquis en début de mois, pour 7,5 milliards de dollars en actions, GitHub, une plateforme utilisée par les développeurs de logiciels pour sauvegarder les codes de projets communs. Il s’agit d’un logiciel open-source, qui n’est pas développé pour une entreprise en particulier. Le but est toutefois que cette nouvelle entité développe des applications capables de renforcer la position concurrentielle d’Azure.

Conclusion

Tout semble aller pour le mieux pour Microsoft depuis plusieurs trimestres, en termes tant opérationnels que boursiers. En plus de posséder plusieurs divisions en phase de nette croissance, le groupe affiche une santé financière éclatante. Mais ces qualités se paient au prix fort: la valorisation du titre dépasse de loin non seulement sa propre moyenne historique, mais aussi celle du marché.

Conseil : vendre

Risque : moyen

Rating : 3B

Cours : 101,66 dollars

Ticker : MSFT US

Code ISIN : US5949181045

Marché : Nasdaq

Capit. boursière : 781 milliards USD

C/B 2017 : 28

C/B attendu 2018 : 26,5

Perf. cours sur 12 mois : +48%

Perf. cours depuis le 01/01 : +19%

Rendement du dividende : 1,7%

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