Nos valeurs favorites pour 2018 : 5. Goldcorp

© THE CANADIAN PRESS

Dans le secteur, voici un retardataire qui reprend lentement du poil de la bête. Le producteur d’or fait tout pour renouer avec la croissance. Grâce à la réduction des coûts, l’Ebitda est en hausse en rythme annuel. D’autres mesures prises commenceront à porter leurs fruits dans une grosse année. En attendant, le titre présente une nette décote.

Jusqu’en 2016, le groupe canadien Goldcorp était le quatrième producteur d’or au monde. Son compatriote et concurrent Kinross Gold l’a sans doute dépassé en 2017, mais nous ne le saurons que lorsque les deux entreprises publieront leurs résultats annuels, en février. Goldcorp est exclusivement actif sur le continent américain : il exploite quatre mines au Canada et est présent au Mexique (Peñasquito), en Argentine (Cerro Negro) et en République dominicaine (Pueblo Viejo) par l’entremise d’une joint-venture avec Barrick Gold. Goldcorp se distingue par des coûts de production réduits : à ce niveau, seul Barrick peut éventuellement lui faire de l’ombre.

1. Qu’a réservé 2017 ?

En Bourse, Goldcorp s’est montré nettement moins performant que la moyenne du secteur – mesurée à l’aide de l’indice Van Eck Vectors Gold Miners – en 2017. Cette situation peut en grande partie être attribuée aux problèmes opérationnels auxquels il fait face ces dernières années. Les mines d’Eléonore et de Cochenour n’ont pas apporté ce que l’on en attendait (850.000 onces troy au total) et Goldcorp en a été sanctionné. Les prévisions de production et de coûts pour 2017 ont été confirmées au terme du troisième trimestre. Les mines du groupe produiront au total 2,5 millions d’onces troy d’or (+/- 5%) cette année. C’est moins qu’en 2016 (2,87 millions), une conséquence de la vente de Camino Rojo et Los Filos et de la fermeture de Marlin. La production s’établissait à 1,92 million d’onces au terme des trois premiers trimestres de 2017. Goldcorp a vu ses ventes d’or diminuer de 10% avec en outre un prix de vente moyen en recul de 1%. Le chiffre d’affaires s’est ainsi contracté de 11%. Le cash-flow d’exploitation (Ebitda) – 700 millions de dollars – était cependant en hausse par rapport à l’année précédente (560 millions de dollars). C’est une conséquence de la baisse des coûts. Après trois trimestres, le coût de production total s’établissait à 808 dollars l’once, contre 896 dollars au terme de la même période l’an dernier.

2. Quelles sont les perspectives pour 2018 ?

S’il ne faut pas s’attendre à une hausse de sa production d’or en 2018, Goldcorp dispose néanmoins d’un riche pipeline, qui devrait porter la production à 3 millions d’onces d’or au terme de 2022, soit une hausse de 20% par rapport au niveau actuel. Cet objectif s’inscrit dans le programme 20/20/20 présenté l’an dernier. Outre une augmentation de la production, ce programme inclut également une baisse des coûts de production et une augmentation des réserves de 20%. 2018 sera encore une année de transition à cet égard. L’accroissement escompté des réserves, de 50 à 60 millions d’onces, progresse toutefois selon le calendrier établi : elles atteignaient 53,5 millions d’onces troy à l’issue du troisième trimestre. Le coût de production total doit évoluer vers les 700 dollars au cours des prochaines années. Goldcorp a réduit sa dette nette à 2,38 milliards de dollars, soit 1,3 fois l’Ebitda. Il ambitionne de ramener la dette à moins d’une fois l’Ebitda d’ici à la fin 2019.

3. Pourquoi la valeur compte-t-elle parmi nos favorites pour 2018 ?

Goldcorp a été sanctionné en raison des doutes concernant sa croissance. Mais au cours du trimestre écoulé, le groupe a à nouveau démontré qu’il était sur la bonne voie. Outre les projets d’extension existants, la succession arrive avec des actifs comme Coffee, NuevaUnion, Caspiche et Century. La plupart n’en sont encore qu’à la toute première phase, l’étude de faisabilité, et une production n’est envisagée qu’à partir de 2021.

Les efforts de Goldcorp en matière d’investissements et de coûts doivent commencer à porter leurs fruits à partir de 2019. L’action s’échange à peine à 0,7 fois la valeur comptable, moyennant une nette décote par rapport à ses concurrentes.

Publié sur initiedelabourse.be le 20 décembre

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Cours : 11,78 dollars

Ticker : GG US

Code ISIN : CA3809564097

Marché : New York Stock Exchange

Capit. boursière : 10,3 milliards USD

C/B 2016 : 27

C/B attendu 2017 : 26

Perf. cours sur 12 mois : -12,5 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -14 %

Rendement du dividende : 0,7 %

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