Rendez-vous avec Ablynx en septembre

© Ablynx

Après une année 2016 extrêmement agitée, les actionnaires de l’entreprise biotechnologique gantoise savourent le calme revenu ces derniers mois. Mais les trimestres à venir promettent quelques regains de tension. En septembre, Ablynx publiera en effet les résultats cruciaux de l’essai clinique de phase III avec Caplacizumab.

Les excellents résultats de phase II avec Caplacizumab, le candidat médicament contre le PTT, une maladie rare du sang, avaient incité l’entreprise à demander une approbation provisoire auprès de l’Agence européenne des médicaments (AEM) au premier trimestre ; la décision est attendue début 2018. De bons résultats de phase III doivent ouvrir la voie à une autorisation définitive en Europe (fin 2018) et à une demande d’approbation auprès de l’agence américaine des médicaments (FDA) au premier semestre 2018 (approbation prévue fin 2018). L’approbation d’un premier produit commercial pourrait permettre à Ablynx de devenir structurellement rentable dans quelques années. Selon les prévisions, le chiffre d’affaires pour l’Europe, l’Amérique du Nord et le Japon devrait atteindre jusqu’à 400 millions d’euros environ trois ans après le lancement dans chacune de ces régions.

Nous estimons que les chances de succès de Caplacizumab sont très élevées. Le produit viendrait compléter le traitement existant – une combinaison de plasmaphérèse et d’immunosuppresseurs – pour une maladie grave, potentiellement mortelle. En nombre restreint aujourd’hui, les centres traitant le TTP sont pleinement impliqués dans l’essai de phase III. Preuve s’il en est de leur volonté d’utiliser le produit, ils ont déjà recruté rapidement 145 patients (92 prévus initialement).

Le portefeuille de produits d’Ablynx recèle en outre un fort potentiel. Dans un premier temps, nous attendons des informations concernant Vobarilizumab, un médicament contre les rhumatismes. Lors d’un récent congrès, le directeur Edwin Moses a affirmé que le groupe annoncerait plus que probablement sa décision sur la suite du développement de ce produit après la publication des résultats de l’essai de phase II en cours pour l’indication lupus, prévue au premier semestre 2018. On en déduit que de potentiels nouveaux partenaires ne seront pas tentés de mordre à l’hameçon sans ces résultats. Aussi, il reste possible qu’en cas de résultats favorables, AbbVie finisse quand même par prendre en licence Vobarilizumab (contre le rhumatisme et contre le lupus).

Nous attendons également beaucoup de la collaboration, à nos yeux sous-estimée par le marché, d’Ablynx avec Merck & Co dans le domaine de l’immunologie du cancer (jusqu’à 17 programmes de recherche). Une première molécule devrait atteindre la phase d’examen clinique avant la fin de l’année, une deuxième dans les douze mois. Ensuite, pour connaître les résultats de l’essai de phase IIb en cours avec ALX-0171, un médicament anti-VRS prometteur, il faudra attendre le deuxième semestre 2018. Rappelons en outre que dans le cadre de sa collaboration avec Merck KGaA, Ablynx a reçu un paiement d’étape de 15 millions d’euros après avoir mis au point un paquet préclinique pour la nouvelle molécule ALX-1141 contre l’ostéoarthrite.

Conclusion

Si en septembre les résultats de phase III avec Caplacizumab sont bons, l’entreprise se rapprochera de l’étape des premières ventes commerciales. Cette éventualité n’est pas plus intégrée dans la valorisation d’Ablynx que son pipeline bien rempli. Le célèbre investisseur en biotech Van Herk est manifestement conscient du potentiel puisqu’il a doublé sa participation à 10% ces derniers mois. N’oubliez toutefois pas que pour les biotechs, le risque est supérieur à la moyenne.

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

Devise : euro

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 724 millions EUR

C/B 2016 : –

C/B attendu 2017 : –

Perf. cours sur 12 mois : +1 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +9 %

Rendement du dividende : –

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