Shell demeure attractive

Le redressement du marché pétrolier va relancer l'inflation. © REUTERS

Le groupe Royal Dutch Shell a vu ses bénéfices comme ses cash-flows augmenter l’an dernier. L’autre bonne nouvelle, c’est que la récente hausse des prix de l’or noir ne s’est pas encore répercutée sur les actions du secteur. Cerise sur le gâteau: Shell octroie toujours un dividende dont le rendement est élevé.

Le prix du baril de pétrole brut a considérablement augmenté au cours du quatrième trimestre de l’année 2017. Chez Royal Dutch Shell (ci-après “Shell”), l’annonce de cette nouvelle a généré des sentiments contrastés. Le bilan comptable était positif puisque le bénéfice du groupe a grimpé à 4,3 milliards de dollars, contre 1,8 milliard de dollars un an plus tôt à la même période. Cette augmentation des prix pétroliers est bien évidemment une bonne nouvelle pour le département Upstream (exploration et production), qui a vu son bénéfice s’élever à 1,65 milliard de dollars alors qu’il n’atteignait même pas 100 millions de dollars un an plus tôt. A contrario, avec un bénéfice de 1,4 milliard de dollars, le département Downstream (raffinage et marketing) n’a pas répondu aux attentes. Ce dernier chiffre est à peine supérieur à celui de 2016; il est déterminé par les marges de raffinage ou par la différence de prix entre le pétrole brut et des produits dérivés comme l’essence ou le mazout. Sous l’effet de la hausse des prix de l’or noir, la marge de raffinage a diminué au cours du quatrième trimestre. Les activités gazières n’ont, elles, certainement pas déçu, avec un bénéfice qui a progressé de 900 millions à 1,6 milliard de dollars. Le bénéfice total réalisé au terme de l’année 2017 s’est élevé à 15,8 milliards de dollars, soit plus du double de l’année précédente (7,2 milliards). Upstream, dont le bilan était encore déficitaire fin 2016, a dégagé un bénéfice de 3,1 milliards de dollars un an plus tard. A 7,28 milliards de dollars, le cash-flow d’exploitation a pour sa part régressé de plus de 20% en base annuelle, en raison d’un accroissement des dépenses fiscales. L’an dernier, les coûts opérationnels ont diminué de 8%.

Sur l’ensemble de l’exercice, le cash-flow a progressé de 73% en raison de la montée des prix pétroliers lors de la seconde moitié de l’année, pour se chiffrer à 35,7 milliards de dollars. Une progression suffisante pour compenser les dépenses de capital, les paiements de dividendes et les charges d’intérêts. Au terme de l’exercice, la dette du groupe s’élevait à 65 milliards de dollars. C’est moins que le pic de 78 milliards enregistré après la reprise de British Gas mais cela reste très élevé en chiffres absolus. Shell a mis l’année dernière à profit afin de réduire de 8 milliards de dollars sa dette, principalement grâce au produit de la vente d’actifs. Le cash-flow étant légèrement inférieur aux attentes, la dette ne pourra toutefois pas se résorber aussi rapidement qu’espéré. Le gearing (taux d’endettement) s’élevait encore à 24,8% fin décembre (25,4% au terme du troisième trimestre). Le groupe poursuit l’objectif de le ramener sous la barre des 20%.

Au quatrième trimestre, Shell a vendu pour près de 8 milliards de dollars d’actifs en mer du Nord, en Australie et en Thaïlande. L’ambition du groupe est que les ventes d’actifs rapportent au total quelque 30 milliards de dollars. Et pour l’heure, plus de 80% de ces cessions ont été finalisées. La réduction du nombre d’actifs opérationnels a eu pour conséquence que la production du groupe a baissé de 4% au quatrième trimestre pour s’établir à 3,756 millions de barils par jour. Une diminution qui se poursuivra en 2018 à concurrence d’environ 270.000 barils par jour. Cependant, Shell a également connu le succès dans ses activités exploratoires, dans le golfe du Mexique en l’occurrence. Le groupe a déjà annoncé qu’entre 2018 et 2020, il procédera à une opération de rachat d’actions propres à hauteur d’un montant d’au moins 25 milliards de dollars. En l’état actuel des choses, il n’est pas encore possible de déterminer avec précision quand ce programme de rachat pourra débuter mais toujours est-il que Shell continue d’attribuer des dividendes au rendement supérieur à ce qu’octroie la concurrence.

Conclusion

La hausse des prix pétroliers et la diminution des coûts contribuent à une augmentation des bénéfices et du cash-flow de Shell. A court terme, le potentiel de croissance du prix du baril est certes limité mais la récente augmentation des prix pétroliers ne s’est pas encore répercutée pleinement sur les valeurs du secteur. L’action Shell demeure dès lors attractive en raison du rendement sûr et élevé de son dividende (toujours autour des 6%).

Conseil : acheter

Risque : moyen

Rating : 1B

Cours : 26,95 euros

Ticker : RDSA NA

Marché : Euronext Amsterdam

Code ISIN : GB00B03MLX29

Capit. boursière : 224,7 milliards EUR

C/B 2017 : 21

C/B attendu 2018 : 14,5

Perf. cours sur 12 mois : +13 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -3 %

Rendement du dividende : 5,9 %

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