Shell récolte les premiers fruits de sa stratégie

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Shell a profité au premier trimestre passé de la hausse des cours du pétrole par rapport à il y a un an. Toutes les divisions du groupe ont progressé, et Shell peut poursuivre son désendettement – il avait racheté BG Group au prix fort. Sa trésorerie couvre en outre largement le paiement du dividende, dont le rendement demeure attrayant.

Au premier trimestre, le baril de brut s’est vendu en moyenne plus de 50% plus cher qu’au cours de la même période il y a un an. C’est tout profit pour la division Upstream (exploration et production) de Royal Dutch Shell (“Shell”). Il y a un an, la division avait essuyé une perte de 1,4 milliard de dollars. Le quatrième trimestre de l’an dernier avait déjà été marqué par un bénéfice modeste de 54 millions de dollars. Il a décuplé au premier trimestre de cette année pour atteindre 540 millions de dollars. La division Downstream (raffinage et marketing) a vu son bénéfice progresser de près de 25% sur une base annuelle à 2,49 milliards de dollars. Les revenus de la division Gaz, qui représente plus de 40% du chiffre d’affaires (CA), ont progressé de 20%, à 1,2 milliard de dollars. Les cash-flows opérationnels s’élevaient à 9,5 milliards de dollars au premier trimestre. Après déduction des coûts d’investissement, il reste 5,2 milliards de dollars de cash-flows libres. Shell avait déjà enregistré des cash-flows libres positifs de 5,7 milliards de dollars au quatrième trimestre. Pour le troisième trimestre d’affilée, les cash-flows libres suffisent donc largement pour couvrir le dividende sans que le groupe ne doive s’endetter davantage.

Shell a distribué pour 3,9 milliards de dollars de dividendes au premier trimestre, dont 2,7 milliards en espèces (0,47 dollar par action) et le solde en actions. Les charges d’intérêts s’élevaient à 850 millions de dollars. L’acquisition de BG Group (pour 54 milliards de dollars) commence à porter ses fruits. Shell table non seulement sur des synergies et une baisse des coûts, mais aussi sur une croissance. Le groupe pétrolier et gazier croit beaucoup dans le potentiel du gaz naturel liquide (GNL), un segment dans lequel il est leader mondial. Il prévoit pour 10 milliards de dollars de nouveaux projets. Ceux-ci devront produire au total l’équivalent d’un million de barils supplémentaires par jour. Le groupe table pour cela sur un baril de brut à 60 dollars. L’hypothèse semble plutôt optimiste dans les conditions actuelles, mais Shell a prouvé ces dernières années sa capacité à rester rentable aux niveaux de prix actuels.

Le trimestre est globalement positif, puisque les revenus ont augmenté et l’endettement est retombé à 72 milliards de dollars. C’est encore considérable, mais le ratio endettement sur fonds propres a reculé à 27,2% (contre 28% il y a trois mois). La poursuite du désendettement reste la priorité de Shell. La distribution de dividendes, le rachat d’actions propres et les investissements supplémentaires n’arrivent que plus loin dans la liste. Indépendamment des cash-flows, Shell dispose encore d’un large portefeuille d’actifs excédentaires ou non stratégiques.

Conclusion

Les résultats trimestriels confirment la bonne évolution des cash-flows et de l’endettement. De plus, la position solide du groupe sur le marché du gaz et du GNL est un atout pour l’avenir. À plus court terme, l’évolution des cours des grandes majors pétrolières est surtout dictée par le prix du baril. Shell n’y fait pas exception, malgré un rendement attrayant de près de 7% (brut). L’action reste digne d’achat.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Devise : euro (EUR)

Marché : Euronext Amsterdam

Capit. boursière : 213 milliards EUR

C/B 2016 : 30

C/B attendu 2017 : 16

Perf. cours sur 12 mois : +24 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -1 %

Rendement du dividende : 6,8 %

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