Total reconfirme sa foi dans l’avenir du pétrole

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En rachetant la division pétrolière de l’armateur danois Maersk, Total intensifie sa stratégie consistant à créer de la valeur en accroissant ses réserves et sa capacité de production des combustibles fossiles. On peut s’attendre à d’autres acquisitions du géant français.

Pour acquérir la division pétrolière de Maersk, Total met sur la table 7,45 milliards de dollars, dont 4,95 milliards d’actions propres. En outre, Total reprend 2,5 milliards de dollars de dette de Maersk. Grâce à cette transaction, Total accroît ses réserves prouvées de pétrole et de gaz d’environ un milliard de barils d’équivalents pétrole. Il paie donc environ 7,5 dollars par baril. Le marché considère la transaction intéressante pour chaque partie. Grâce aux réserves de Maersk, Total accroît ses réserves propres d’environ 10%. Le groupe dispose d’un bilan solide, et sa direction a indiqué fin juillet que dans les conditions de marché difficiles actuelles, il existe des opportunités d’étendre les réserves de manière rentable. Nous pouvons donc nous attendre à d’autres transactions.

Au premier semestre de cette année, l’entreprise a pu augmenter sa production de combustibles fossiles de 4%, à 2,5 millions de barils quotidiens. Couplée au redressement des cours pétroliers de l’an dernier, cette hausse de la production s’est traduite par des résultats très convenables au premier semestre. Le bénéfice net ajusté a progressé d’un quart. C’est une progression plus nette que celle des cours pétroliers eux-mêmes, car Total est parvenu à réduire les coûts de production. Le groupe peut du reste espérer maintenir les marges dans le raffinage et la pétrochimie à un niveau relativement élevé. Ces marges sont très importantes compte tenu du potentiel de bénéfice de ces activités. Au premier semestre, ces dernières ont produit 861 millions de dollars de bénéfice opérationnel ; la production de combustibles fossiles en a généré 1,359 million.

La grande variable déterminante de la rentabilité de Total demeure évidemment le prix du pétrole, qui fluctue depuis un certain temps déjà entre 40 et 50 dollars le baril. À court terme, on ne table pas sur une percée. La demande continue d’augmenter mais les stocks abondants et la flexibilité du secteur pétrolier assurent un plafond au prix du marché. De plus, l’accord de l’OPEP visant à limiter la production vient à échéance l’an prochain, et ne devrait pas être prolongé. Il faut savoir qu’une hausse du prix du pétrole de 10 dollars fournit à Total environ 2 milliards de dollars supplémentaires de bénéfice opérationnel et 2,5 milliards de dollars de surcroît de cash-flows. Cela dit, même dans la fourchette de cours actuelle, Total conserve des cash-flows intéressants. Au premier semestre de cette année, le groupe a produit 9,3 milliards de liquidités sur les activités opérationnelles, alors qu’il n’a investi que 4,6 milliards de dollars nets. Il lui en reste donc suffisamment pour financer le dividende et alléger sa dette.

Conclusion

Une percée des cours pétroliers créerait un effet de levier sur le bénéfice de Total, mais n’est pas imminente. À un cours du pétrole fluctuant entre 40 et 50 dollars le baril et avec des marges de raffinage stables, le groupe génère déjà des cash-flows intéressants. La valorisation est attrayante, à un rapport cours/bénéfice de 12 et un rendement du dividende de plus de 5 %. Digne d’achat.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Devise : euro

Marché : Euronext Paris

Capit. boursière : 133 milliards EUR

C/B 2016 : 20

C/B attendu 2017 : 13

Perf. cours sur 12 mois : +5 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -7 %

Rendement du dividende : 5,07 %

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