Un mariage franco-italien très attendu: EssilorLuxottica

La fusion de ces deux groupes leaders dans leurs catégories respectives n'a pas pu être finalisée l'an dernier. © Reuters

La fusion de ces deux groupes leaders dans leurs catégories respectives n’a pas pu être finalisée l’an dernier. L’accord des autorités européennes de la concurrence libérerait très probablement un nouveau potentiel de hausse des actions. Nous misons sur ce scénario.

Essilor est membre du CAC40 depuis longtemps, mais le groupe français a intégré il y a quelques années l’EuroStoxx50. Lorsque l’indice phare de la Bourse de Paris a soufflé ses trente bougies, nombre d’analystes ont dressé la liste de ses valeurs les plus performantes. Si L’Oréal est le meilleur placement pour ceux qui ont investi dans la valeur dès le premier jour de sa cotation, Essilor s’établissait à la deuxième place du classement, juste devant LVMH; le cours du leader mondial de l’optique ophtalmique a gagné 3700% depuis l’entrée dans l’indice.

L’avenir du groupe est par ailleurs tout tracé. A la mi-janvier de l’an dernier, Essilor annonçait un rapprochement avec son plus grand concurrent dans l’industrie optique, le groupe italien Luxottica. Par titre Luxottica, les actionnaires recevront 0,461 action Essilor. Âgé aujourd’hui de 81 ans, Leonardo Del Vecchio, le fondateur de Luxottica, qui en est aussi l’actuel dirigeant et le premier actionnaire (62% par le biais de Delfin Investment Company), n’a désormais plus à se préoccuper de la recherche d’un successeur. Il deviendra l’actionnaire principal de la future entité (31% des parts).

Ensemble, les géants généreront annuellement plus de 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires (CA) et détiendront sur le marché mondial de l’optique 27% des parts. Cependant, les autorités de la concurrence prennent leur temps pour valider l’opération, que tout le monde espérait voir bouclée en juin 2017. La Commission européenne procède à des examens supplémentaires, et devrait rendre son verdict le 22 mars prochain.

Les deux leaders sur leur marché sont complémentaires. L’entreprise française est spécialisée dans les verres ophtalmiques (87% du CA du groupe au terme des neuf premiers mois de 2017), avec des marques à rayonnement international comme Crizal, Varilux et Transitions. Ces dernières années, ce sont principalement les lunettes de soleil, verres et accessoires qui ont livré le solde du CA. Quant à Luxottica, elle s’orientait de plus en plus vers la production de lentilles de contact, alors qu’elle avait été plus active sur le marché des lunettes de soleil (outre Ray-Ban, Oakley et la chaîne de vente au détail Sunglass Hut).

La fusion entre Essel et Silor, qui avait donné naissance à Essilor, remonte à plus de 40 années. En 2017, Essilor a relevé le dividende pour la 25e année consécutive. L’entreprise place depuis toujours sa passion, l’innovation, au coeur de sa stratégie. Elle fait en outre figure de consolidateur dans une industrie très fragmentée.

Sur les neuf premiers mois de 2017, Essilor a signé neuf nouvelles acquisitions ou partenariats, soit un surcroît de CA de 87 millions d’euros. Au troisième trimestre, les pays émergents ont livré 26% du CA dans le segment des lentilles; le potentiel de croissance y demeure substantiel. Le marché attend impatiemment que le mariage annoncé devienne une réalité. Après une longue surperformance, l’action stagne depuis trois ans, le cours ne fluctuant plus qu’entre 100 et 120 euros.

Conclusion

La future entité EssilorLuxottica sera un acteur international de premier plan et de grande qualité dans l’industrie optique. Quoique les actions des deux entreprises ne soient pas bon marché, l’on peut s’attendre à ce que la fusion, une fois bouclée, déverrouille leur potentiel de hausse. Nous misons sur ce scénario, et relevons dès lors notre conseil.

Conseil : acheter

Risque : faible

Rating : 1A

Cours : 111,35 euros

Ticker : EI FP

Code ISIN : FR0000121667

Marché : Euronext Paris

Capit. boursière : 24,3 milliards EUR

C/B 2016 : 30,5

C/B attendu 2017 : 28,5

Perf. cours sur 12 mois : -1 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -3 %

Rendement du dividende : 1,35 %

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