Fred Olsen Energy : alléger la position

La rédaction répond à la question : “Le cours de la compagnie de services pétroliers Fred Olsen Energy semble avoir amorcé une remontée. Votre conseil de vente reste-t-il valable ?”

Il est vrai que l’action de cette compagnie norvégienne de location d’installations de forage pétrolier offshore a rebondi de quelque 30% ces dernières semaines. Mais il faut relativiser cette situation compte tenu de l’énorme recul du cours ces dernières années, et de sa division par deux depuis notre conseil de vente formulé en début d’année.

Un premier élément justifiant le redressement du cours est l’attribution, le 21 septembre, d’un contrat de forage de trois ans en Mer du nord à son concurrent Awilco Drilling. Ce contrat a une valeur de 126 millions de dollars, et est à ce titre le plus important sur le marché principal de Fred Olsen. Naturellement, on aurait préféré que le contrat soit accordé à Fred Olsen, mais ce fait alimente en tout cas l’espoir d’une amorce du redressement des activités offshore, en difficulté jusqu’ici. Le nombre de demandes et d’appels d’offres en Mer du Nord augmente après plusieurs années difficiles, mais pour 2018, vu que les missions sont surtout de courte durée, on ne table encore que sur un redressement modeste.

Un autre élément justifie le rebond du cours : le président russe Poutine a déclaré envisager le maintien de la limitation de la production pétrolière des principaux pays producteurs (la plupart des pays de l’OPEP et plusieurs autres producteurs, dont la Russie). La limitation actuelle court encore jusqu’en mars 2018, mais pourrait être prolongée jusque fin 2018. Reste à savoir si cela sera suffisant pour sortir Fred Olsen de l’ornière. En juillet, son action a dégringolé, parce qu’Anadarko Petroleum a résilié le contrat avec le Bolette Dolphin, le cheval de bataille du groupe, qui devait courir jusque juillet 2018. Fred Olsen perçoit cependant une indemnité de 96 millions de dollars.

À l’exception d’une brève mission pour le Bideford Dolphin qui se termine ce mois, les autres plateformes du groupe sont inutilisées. Le Borgsten Dolphin sera démantelé au cours de ce trimestre, et le Belford Dolphin comme le Bredford Dolphin sont, selon nous, susceptibles de connaître le même sort à terme. La flotte ne compterait alors plus que cinq plateformes – une division par deux en quelques années à peine. D’ici l’été prochain, Fred Olsen doit trouver une solution pour alléger ses dettes (dette nette de 530 millions de dollars fin juin). Les convenants bancaires ont été modifiés à la fin de l’an dernier et sont applicables jusque fin 2018. Compte tenu de la solidité financière de l’actionnaire principal Bonheur (51,9%), nous ne nous attendons pas à une faillite, mais bien à une augmentation de capital possiblement très diluante en tant que composante d’un refinancement. Malgré la légère amélioration du sentiment, nous exploiterions les rebonds du cours pour alléger les positions. Vendre (rating 3C).

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