Le gaz naturel cherche une orientation claire

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Le prix du gaz naturel fluctue souvent, et pour les investisseurs, il est parfois vain d’y trouver une logique. Il est vrai qu’il atteint souvent un plancher vers février-mars, mais les conditions météorologiques, on le sait, ne sont pas les mêmes chaque année à cette période.

Sur le long terme, la corrélation entre les prix de l’énergie est relativement étroite: une augmentation du cours du pétrole se traduit par une hausse des prix du mazout, de l’essence sans plomb et du diesel. Mais avec le gaz naturel, cette corrélation est nettement moins marquée, le marché du gaz naturel (américain) évoluant selon une dynamique propre, tant s’agissant de l’offre que de la demande. Si le cours de l’or noir se négocie aujourd’hui à un niveau nettement plus élevé que l’an dernier, le gaz naturel a pris l’orientation contraire. Pour les investisseurs, c’est compliqué: il n’y a pas toujours d’explication fondamentale aux fluctuations de son prix.

Deux saisons

Le marché du gaz naturel évolue au gré de deux “saisons”: de novembre à mars (withdrawal season), la consommation est supérieure à la production, ce qui se traduit par un tarissement des stocks, et entre avril et octobre (injection season), c’est l’inverse. En novembre 2017, les stocks de gaz naturel américains sont revenus à leur plus faible niveau des trois dernières années. Pour autant, ce phénomène n’a pas donné lieu à des hausses de prix de nature spéculative, au contraire: le prix du gaz naturel s’est maintenu à un faible niveau entre fin novembre et fin décembre. En toute fin d’année, d’importantes régions des Etats-Unis ont été touchées par une vague de froid. Dès lors, la baisse de prix a été presque totalement récupérée en janvier. Le mois suivant, la tendance baissière s’est réamorcée, mais la correction ne fut pas aussi prononcée qu’en décembre. Le prix semble se stabiliser entre 2,6 et 2,7 dollars par million de British Thermal Units.

Scénarios

Le prix du gaz naturel atteint souvent un plancher vers février-mars. Cela n’est certes pas systématique et dépend aussi des conditions météo (vague de froid tardive qui érode les stocks ou, à l’inverse, températures en hausse dès mars-avril). Les teneurs de marché qui misent sur un recul du prix du gaz naturel estiment que les stocks se reconstitueront rapidement au cours de la prochaine injection season. Les optimistes s’appuient sur les stocks actuellement inférieurs à la moyenne et sur l’évolution de l’offre. La demande industrielle de gaz naturel, par exemple, évolue parallèlement à la croissance économique.

Pour l’heure, nous accréditons davantage le scénario d’une hausse des prix au cours des prochains mois. Parmi les trackers qui répliquent l’évolution du gaz naturel, deux sortent du lot en raison des actifs gérés et de leur liquidité: United States Natural Gas Fund (UNG; code ISIN US9123183009) et l’ETFS Natural Gas (code ISIN GB00B15KY104). L’investisseur prudent ne conservera pas longtemps en portefeuille les trackers à levier (tel UGAZ), compte tenu du risque d’erreur de réplication, ou tracking error, inhérent à ces produits.

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