Le minerai de fer évolue en dents de scie

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La récente baisse du prix du minerai n’a qu’une incidence limitée sur les actions des producteurs de cette matière première. Même aux prix actuels, cette activité est encore très rentable du fait des coûts de production très faibles.

La volatilité du minerai de fer est traditionnellement très élevée. La référence utilisée est le prix d’une tonne de minerai d’une teneur en fer de 62% (IO62Fe). Celui-ci avait reculé de 92 dollars en février à 55 dollars à la mi-juin. Il s’est redressé à 80 dollars fin août et a à nouveau baissé en septembre, de plus de 20%. Ces dernières semaines, il s’est stabilisé autour de 60 dollars.

Production chinoise en suspens

L’évolution du prix du minerai de fer dépend, tout comme celui du charbon, de l’état de santé du secteur de l’acier, son principal débouché, et le marché chinois est très important à cet égard. La récente correction était liée au projet de la Chine d’interrompre la production d’acier pendant les mois d’hiver. L’État central veut attaquer le problème de la pollution de l’air en plus de contrer la surproduction. L’essentiel de l’électricité produite dans le nord-ouest du pays est issu du charbon. L’hiver, la production augmente parallèlement à la consommation. C’est pourquoi l’industrie de l’acier, très énergivore et donc polluante, est concernée par les mesures qu’a prises le gouvernement : entre la mi-novembre et la mi-mars, la production baissera d’environ 10%. Mais du fait du climat déjà plus froid, les limitations de production sont imposées plus tôt. L’institution Macquarie estime que grâce à ces mesures, la Chine produira 30 millions de tonnes d’acier en moins. Citigroup table même sur une réduction de 37 millions de tonnes.

Incidence limitée

La baisse à venir de la production chinoise n’est pas négative pour le secteur de l’acier et du minerai de fer. La Chine veut se concentrer sur l’acier de plus grande qualité. La demande de minerai à teneur en fer de 62% et davantage reste en effet élevée. Côté offre, l’expansion des plus grands fournisseurs n’est pas freinée. Les quatre plus grands producteurs ont ensemble 75% du marché entre les mains. Ce pourcentage devrait augmenter à 85% dans les cinq prochaines années. Le leader de marché, Vale, espère cette année produire entre 360 et 380 millions de tonnes de minerai de fer, et ambitionne de nouvelles extensions. De même, Rio Tinto table cette année sur une production record. La récente baisse du prix du minerai n’a qu’une incidence limitée sur les actions des producteurs de cette matière première. Même aux prix actuels, cette activité est encore très rentable du fait des coûts de production très faibles. Tant que l’économie chinoise croîtra au rythme actuel (6,8% au troisième trimestre), cela demeurera le cas.

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