Danny Reweghs

Réaction contenue aux solides chiffres trimestriels américains

Danny Reweghs Journaliste

À l’heure actuelle, quelque 95% de toutes les entreprises de l’indice Standard&Poor’s 500 ont publié leurs résultats du deuxième trimestre. C’est largement suffisant pour pouvoir tirer une série de conclusions.

Commençons par les bonnes nouvelles. Pas moins de 73% des entreprises du S&P 500 sont parvenues à surprendre positivement. Plus de deux entreprises sur trois ou 69% d’entre elles ont aussi présenté un chiffre d’affaires (CA) supérieur aux prévisions. La danse est clairement menée par les sociétés ancrées solidement à l’international. En moyenne, la croissance du bénéfice par action a atteint 10,2% pour toutes les entreprises qui ont rapporté leurs résultats. Celles qui réalisent cependant plus de 50% de leur CA en dehors des États-Unis font état d’une croissance moyenne de leur bénéfice de 14% par action. Les entreprises plus locales (plus de 50% du CA réalisé aux États-Unis) affichent un peu moins : 8,5% de croissance du bénéfice, en moyenne. La croissance moyenne du CA s’établit à 5,1% : 6% pour les entreprises internationales et 4,6% pour les sociétés plus concentrées sur leur marché domestique. Le bénéfice par action est, en moyenne, de 6,1% supérieur aux attentes. C’est nettement plus que ces cinq dernières années (4,2%).

Un contraste saisissant

La saison des résultats est donc largement satisfaisante aux États-Unis, car en termes de croissance nominale comme relative (pourcentage de ” bonnes surprises “), les chiffres sont supérieurs aux moyennes historiques. En revanche, et le contraste est frappant, les cours y ont réagi mollement. C’est d’ailleurs la réaction la plus timide des six dernières années, c’est-à-dire depuis le deuxième trimestre de 2011.

Ces cinq dernières années, on note en moyenne une réaction de cours positive de 1,4% pour les entreprises qui ont présenté des résultats supérieurs aux prévisions. Cette fois, les cours ont même reflué en moyenne de 0,3%. Quant aux entreprises qui ont rapporté des chiffres moins bons que prévu, elles ont vu leurs cours se tasser en moyenne de 2,4%, ce qui est conforme à la moyenne historique des cinq dernières années.

Le bilan est donc positif pour ce qui concerne les résultats. La réponse du marché déçoit en revanche. Il faut en déduire que la plupart des bonnes nouvelles étaient déjà intégrées dans les cours. Un constat qui invite donc à la prudence. Mieux vaut sans doute différer les nouveaux achats. Car la faible réaction de Wall Street démontre ce que les chiffres nous avaient révélé : l’action moyenne du S&P 500 n’avait plus été aussi chère depuis le début de cette décennie. Un repli serait donc bienvenu.

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