Vendre en mai

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Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Le mois de mai arrive bientôt à son terme. Le moment est donc bien choisi pour s’attarder une nouvelle fois sur un adage boursier très connu : “Sell in May and Go Away”. Pour notre part, il ne fait aucun doute qu’une correction interviendra cette année. C’est pourquoi nous renforcerons graduellement le portefeuille modèle au cours des prochaines semaines.

Cette année à plus forte raison, car en ce mois de mai, presque tous les marchés boursiers occidentaux affichent de solides bénéfices. Et à première vue, la sagesse boursière se vérifie. N’oubliez pas cependant qu’elle est complétée très souvent de “But Remember to Come Back in September.”

Plusieurs études révèlent que cet adage contient une part de vérité. Pour Wall Street, les données historiques remontent même à la fin du 19e siècle. Il en ressort que la période comprise entre mai et août a en effet dégagé un return ou rendement compris entre zéro et 1,9% en fonction de l’étude et de la période étudiée. C’est nettement moins, effectivement, que pour la période de septembre à avril, où les returns moyens fluctuent entre 6 et 7% sur plus de cent années.

Pour autant, la période mai/août n’est pas forcément décevante pour les investisseurs. Au contraire : sur plus de cent ans, les rendements furent négatifs sur seulement 40% des années, par rapport à une moyenne annuelle de 28% de returns négatifs. En d’autres termes, des rendements négatifs deux fois en cinq ans en moyenne entre mai et août, contre un peu plus d’une fois tous les quatre ans entre septembre et avril. Certains étés se déroulent donc parfaitement. Dans le jargon, on évoque généralement les ” rallyes camping “.

Oui, mais quand ?

Nous ignorons évidemment si l’adage se vérifiera cette année. Mais pour ne rien vous cacher, nous ne nous interrogeons pas sur la survenance d’une correction cette année, mais plutôt sur le moment précis où elle interviendra, et sur son ampleur.

Nous ne nous interrogeons pas sur la survenance d’une correction cette année, mais plutôt sur le moment précis où elle interviendra, et sur son ampleur.

Répétons cependant que nous ne prévoyons pas directement de correction et resterions plutôt prudents à partir de l’été. Pour l’heure, les capitaux affluent bel et bien vers les Bourses. Le mouvement haussier qui a pris un nouvel élan avec la victoire aux élections de Donald Trump, confirmé avec l’élection d’Emmanuel Macron, peut se poursuivre encore plusieurs semaines ou mois. Les risques augmentent surtout pendant l’été ou au printemps.

Pour autant, nous tenons compte d’une période encore délicate sur les marchés boursiers cette année. Les Bourses ont en effet anticipé de nouvelles impulsions de politique économique et financière. Toutefois, une lourde tâche incombe aux présidents Trump et Macron : démontrer qu’ils peuvent effectivement se distinguer de leurs prédécesseurs. Du reste, une croissance réelle supérieure devra emboîter le pas aux projections très favorables.

Mais quelques éléments inquiètent, comme un indice VIX extrêmement faible, suggérant que les marchés ne craignent absolument pas une baisse. Ou comme ce sondage au sujet d’Apple (pour la première fois, le géant a franchi les 800 milliards de capitalisation boursière), qui a révélé qu’une majorité des personnes interrogées s’attend à ce que le groupe passe le cap des 1000 milliards sous peu…

Au cours des semaines à venir, nous renforcerons doucement notre portefeuille (liquidités et couverture accrues) en prévision de mois un peu plus agités.

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