Apple s’en tire mieux que prévu

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Malgré la chute de ses ventes, l’iPhone représente toujours plus de 60% du chiffre d’affaires du groupe.

Le cours de l’action a reculé de 40% entre le sommet atteint début octobre et le mois de janvier. Elle vaut aujourd’hui toujours près de 30% de moins qu’à l’époque. L’été dernier, la valeur boursière d’Apple avait franchi le cap des 1.000 milliards de dollars. Mais dès l’automne, les ventes de l’iPhone, le produit-phare, se sont essoufflées. Le groupe était de surcroît confronté à des difficultés en Chine. Il a émis un avertissement sur chiffre d’affaires (CA) début janvier, au terme de quoi l’action a immédiatement amorcé un redressement.

Le CA prévisionnel initial pour les trois derniers mois de 2018 (premier trimestre de l’exercice fiscal 2019) était compris entre 89 et 93 milliards de dollars. A 84 milliards de dollars, les nouveaux pronostics étaient nettement inférieurs. Le CA s’est finalement établi à 84,31 milliards, soit 4,5% de moins en glissement annuel. Le recul le plus marqué est celui du segment de l’iPhone. Apple ne publiant plus le nombre d’unités vendues, il est impossible de calculer le prix de vente moyen par appareil et les marges. Nous savons toutefois que le CA de l’iPhone a chuté de 15%, à 52 milliards de dollars, ce qui représente toujours plus de 60% du CA du groupe. Les smartphones ne forment plus un marché de croissance, mais de remplacement. D’après les chiffres provisoires du bureau d’études IDC, le marché mondial s’est contracté (de 5%) pour la cinquième fois d’affilée entre septembre et décembre. Apple et Samsung se disputent la première place dans le segment supérieur; selon IDC, l’avantage, au quatrième trimestre, est allé aux Sud-Coréens. Le duo est talonné par le chinois Huawei.

Le CA d’Apple en Chine a cédé plus de 25% au premier trimestre de l’exercice. L’évolution est imputable aux tensions commerciales qui opposent le pays aux Etats-Unis, mais aussi à l’intensification de la concurrence. Malgré la baisse des ventes d’iPhone, la marge brute est restée stable, à 38%, une prouesse à mettre au crédit de la division Services (CA de 10,9 milliards de dollars, soit +19%, un nouveau record). Si leur croissance ralentit, les Services dégagent toujours une marge brute très élevée (62,8%). Apple Pay poursuit sa progression et s’étend à la Belgique. Apple Music revendique 50 millions d’utilisateurs payants. Compte tenu du nombre impressionnant (1,4 milliard) d’appareils connectés à l’écosystème Apple dans le monde, il est permis de croire que la croissance des Services se poursuivra. Les Wearables (technologie portable; montres, etc.) progressent de 33%. Apple table pour ce trimestre sur un CA compris entre 55 et 59 milliards de dollars (61,1 milliards encore il y a un an). Le bénéfice net consolidé est passé de 20,1 à 19,7 milliards de dollars, mais les rachats d’actions propres ont porté le bénéfice par action à 4,18 dollars (+7,5%, 0,01 dollar de mieux que ce que prévoyait le consensus), un record. Apple a affecté 13 milliards de dollars aux rachats d’actions propres et à la distribution de dividende (0,73 dollar par action). Il dispose d’une trésorerie nette de 130 milliards de dollars, soit plus de 27 dollars par action.

Conclusion

Les résultats trimestriels ne sont guère brillants, mais ils étaient intégrés dans le cours depuis l’avertissement émis début janvier. Les perspectives sont, elles aussi, moins mauvaises qu’escompté. Le marché a apprécié le message rassurant de la direction, ce qui a permis à l’action de se redresser. La valorisation est correcte, mais rien ne suggère que le cours va continuer à grimper.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 171,25 dollars

Marché: Nasdaq

Ticker: AAPL US

Code ISIN: US0378331005

Capit. boursière: 807,5 milliards USD

C/B 2018: 14

C/B attendu 2019: 14,5

Perf. cours sur 12 mois: +11%

Perf. cours depuis le 01/01: +12%

Rendement du dividende: 1,7%

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