Boskalis ne convainc toujours pas

Les résultats de l’exercice 2018 n’impressionnent guère. Le groupe échoue à regagner la confiance des investisseurs et à se défaire de son image de lanterne rouge: la patience des actionnaires reste donc mise à rude épreuve.

Il est loin, le temps (entre 2003 et 2013) où la première entreprise de dragage au monde dominait les marchés! Entre 2004 et 2014, le chiffre d’affaires (CA) était passé de 1 à 3,5 milliards d’euros environ, cependant que les cash-flows opérationnels (Ebitda) bondissaient de 150 à 900 millions d’euros. Entre 2003 et le printemps 2015, le cours avait été multiplié par 10 (de 5 à 50 euros). Depuis, Boskalis accumule les déconvenues. Notons toutefois qu’il achève l’exercice 2018 sur une hausse, de non moins de 10%, de son CA en glissement annuel (de 2,34 à 2,57 milliards, proche de celui de 2016 (2,6 milliards), lui-même de 10% supérieur à ce qu’il serait un an plus tard). Il reste toutefois éloigné des 3,2 milliards enregistrés en 2015.

La rentabilité n’est toujours pas au rendez-vous. L’Ebitda a chuté de 19% (de 436,6 à 353,6 millions d’euros) et sur ce plan, la direction n’entrevoit pas d’amélioration fondamentale pour cette année. Le marché a mal digéré la perte nette de 361,4 millions d’euros annoncée en août, contre un bénéfice net de 75,1 millions un an auparavant encore. Il faut dire que le groupe a acté une charge exceptionnelle de 397 millions sur ses activités de transport à bon marché au sein de la division Offshore Energy, rendues (structurellement) déficitaires par la surabondance de l’offre asiatique. Cette décision devrait permettre au bénéfice opérationnel (Ebit) de remonter de 25 millions d’euros par an. L’on note, pour l’intégralité de l’exercice, un amortissement de 520 millions au total, qui a fait plonger dans le rouge l’Ebit (-400,5 millions) et le résultat net (-435,9 millions); sans ces dépréciations, Boskalis aurait fait état d’un Ebit de 119 millions et d’un bénéfice net de 82,8 millions d’euros. En plus d’être inférieurs de 36 et 45% respectivement à ceux de l’exercice 2017, ces chiffres s’écartent de 4 et 11,5% du consensus.

Le dividende pour l’exercice 2018 (payable à compter du 20 mai) est fixé à 0,50 euro par action, alors que les analystes attendaient 10 centimes de plus. C’est moitié moins que le montant versé l’année dernière et l’année précédente. En 2016, comme en 2015, l’entreprise avait encore versé un dividende de 1,60 euro.

L’extension à l’offshore, avec la reprise de SMIT Internationale (remorquage de navires, renflouement et enlèvement d’épaves) et de Dockwise (déplacement de plateformes offshore extrêmement lourdes) ne se présente pas bien. L’arrêt des activités de transport les moins rentables l’an passé était indispensable. La reprise, en 2016, de Fugro, ne s’est heureusement pas concrétisée. Une bonne nouvelle: fin 2018, le carnet de commandes avait bondi de 23%, à 4,29 milliards d’euros, contre 3,5 milliards un an plus tôt.

Conclusion

Les résultats annuels ne convainquent toujours pas. Le recul de la rentabilité et la division par deux du dividende dissuadent bien des investisseurs. Les perspectives bénéficiaires pour cette année n’étant pas suffisamment engageantes, l’action flirte toujours avec le niveau le plus bas atteint ces cinq dernières années. Cela dit, elle est nettement moins chère qu’auparavant: l’investisseur déboursait, en 2010, 2,3 fois la valeur comptable, contre 1,1 fois aujourd’hui. Mais au vu des perspectives décevantes pour l’exercice courant, nous abaissons notre conseil.

Conseil: conserver/attendre

Risque: faible

Rating: 2A

Cours: 24,58 euros

Ticker: BOKA NA

Code ISIN: NL0000852580

Marché: Euronext Amsterdam

Capit. boursière: 3,33 milliards EUR

C/B 2018: 39

C/B attendu 2019: 32

Perf. cours sur 12 mois: +1%

Perf. cours depuis le 01/01: +13%

Rendement du dividende: 2%

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