Boskalis sauvé par les commandes

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L’année prochaine s’annonce meilleure pour le Néerlandais, à en juger par la hausse de son carnet de commandes. Dans cette perspective, à son prix actuel, l’action Boskalis est digne d’achat.

Le premier groupe de dragage au monde a connu une décennie en or, et fut un grand favori en Bourse. Entre 2003 et 2013, son chiffre d’affaires a triplé, d’environ 1 à 3,5 milliards d’euros, son cash-flow opérationnel (EBITDA) a été multiplié par 6, de 150 à 900 millions d’euros entre 2004 et 2014, tandis que son cours de Bourse décuplait entre 2003 et le printemps 2015, de 5 à 50 euros. La société a surfé pleinement sur l’essor des pays émergents, en raison des nombreux travaux d’infrastructure et de la hausse des cours pétroliers. Mais l’an dernier son chiffre d’affaires (CA) a reculé à 2,6 milliards d’euros. Et depuis le repli de près de 7% du CA au premier semestre écoulé (de 1,17 à 1,09 milliard d’euros), les analystes ont revu à la baisse leurs prévisions moyennes de CA annuel, à 2,46 milliards d’euros. Au premier semestre, l’EBITDA a pris une raclée de 29%, de 317,6 à 225,1 millions d’euros, de sorte que le consensus s’établit désormais à 460 millions d’euros pour l’ensemble de l’année. Le bénéfice net a reculé à 75,1 millions d’euros (147,5 millions d’euros au premier semestre 2016) et devrait, selon la direction, être proche de 150 millions d’euros sur l’ensemble de l’année (environ 1,2 euro par action).

Ces dernières années, l’action Boskalis est restée en retrait, y compris en comparaison avec son pair belge CFE. Si l’on compare la situation avec celle de l’an dernier, d’il y a trois ans et celle d’il y a cinq ans, l’action Boskalis a sous-performé CFE de respectivement 62%, 106% et même 182%. Le mérite revient en premier lieu à Ackermans & van Haaren, qui a placé l’accent sur l’activité de dragage de CFE en priorité, et moins sur les activités de construction. Cela dit, l’immense écart de cours est également la conséquence d’une stratégie erronée de Boskalis : une attention portée davantage sur la diversification avec, au cours des cinq dernières années, les reprises de SMIT Internationale (assistance de navires par remorquage, ainsi que le sauvetage et le dégagement des épaves) et Dockwise (déplacement de plateformes offshore extrêmement lourdes). Or c’est précisément dans ces activités offshore que la situation est difficile actuellement. Les activités de dragage ont mieux évolué au premier semestre. N’oublions pas non plus l’échec de la reprise de Fugro. Il y a quelques semaines, nous vous présentions les résultats et perspectives décevants de ce prestataire de services pétroliers néerlandais. Fin juin 2016, Boskalis détenait encore 28,6% de Fugro. Mais la direction de Boskalis a annoncé en décembre dernier avoir vendu sa position. Récemment, elle a préféré acheter le spécialiste britannique de l’exploration des sols Gardline, de bien moindre envergure, pour 40 millions de livres.

Les chiffres semestriels de Boskalis ont été sauvés par son carnet de commandes bien rempli. Il totalisait 3,25 milliards d’euros fin juin (2,92 milliards à la fin de l’an dernier, et 2,70 milliards fin juin 2016).

Conclusion

Boskalis traverse la période la plus difficile de ces dix dernières années, mais l’ampleur de son carnet de commandes laisse entrevoir une amélioration en 2018. Par ailleurs, l’action est nettement moins chère qu’avant. En 2010, elle capitalisait encore 2,3 fois la valeur comptable ; aujourd’hui, 1,2 fois. Le rapport cours/bénéfice est élevé, mais nous prévoyons un redressement des bénéfices à partir de l’an prochain. Ce qui nous incite à laisser inchangé notre conseil.

Conseil : digne d’achat

Risque : faible

Rating : 1A

Devise : euro

Marché : Amsterdam

Capit. boursière : 3,6 milliards EUR

C/B 2016 : 16

C/B attendu 2017 : 21

Perf. cours sur 12 mois : -12 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -17 %

Rendement du dividende : 3,7 %

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