Boskalis toujours à la peine

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Pas plus que les précédents, les résultats du troisième trimestre n’ont permis à Boskalis de retrouver la confiance des investisseurs et d’enfin se défaire de son image de lanterne rouge. La patience des actionnaires reste donc mise à rude épreuve.

Il est loin, le temps (entre 2003 et 2013) où la plus grande entreprise de dragage au monde dominait les marchés boursiers! Entre 2004 et 2014, le chiffre d’affaires (CA) était passé de 1 à 3,5 milliards d’euros environ, cependant que les cash-flows opérationnels (Ebitda) s’appréciaient de 150 à 900 millions d’euros. A partir de 2003 et jusqu’au printemps 2015, le cours a grimpé de cinq à quelque 50 euros. Depuis, le groupe néerlandais accumule les difficultés et il a fallu attendre le premier semestre de cette année pour assister à un redressement du CA en glissement annuel (de 1,09 à 1,17 milliard d’euros, ou +6,6%).

Si la direction a indiqué que le CA a continué à augmenter par rapport à la moyenne trimestrielle du premier semestre, elle n’a toutefois pas quantifié cette croissance. L’an dernier, il avait chuté de 10% encore par rapport à 2016 (2,6 milliards d’euros). Après avoir perdu près de 26% (de 225,1 à 167,2 millions d’euros) au premier semestre, l’Ebidta est reparti à la hausse. Reste que le marché ne s’attendait pas à l’annonce d’une perte nette de 361,4 millions d’euros, alors que Boskalis avait achevé les six premiers mois de 2017 sur un bénéfice net de 75,1 millions. Il faut dire que l’entreprise a acté une charge exceptionnelle de 397 millions d’euros sur ses activités, devenues structurellement déficitaires à cause de la suroffre asiatique, de transport à bon marché au sein de la branche Offshore Energy. Grâce à cette décision, le bénéfice opérationnel (Ebit) devrait augmenter de 25 millions d’euros par an. Sans cette considérable dépréciation, le bénéfice net se serait établi à 35,6 millions d’euros, soit toujours moitié moins qu’au terme du premier semestre de 2017.

Le rendement (évolution du cours + dividende) de l’action a cédé, ces cinq dernières années, 85%(!) au belge CFE. Cette disparité résulte notamment du fait que la direction a mis l’accent sur la diversification, au détriment des activités de dragage. Or c’est justement sur les activités offshore que la dégradation de la conjoncture dans le secteur du pétrole et du gaz a pesé ces dernières années. L’arrêt des activités de transport à bon marché contribuera lui aussi à endiguer l’hémorragie. Cela fait tout un temps déjà que les activités de dragage enregistrent des résultats plus que satisfaisants; de même, le rapport relatif au troisième trimestre se montre optimiste à propos du pôle Offshore Energy. Fort heureusement, Boskalis avait cédé, en 2016, sa participation dans Fugro. Parmi les bonnes nouvelles récentes, citons le maintien, fin septembre, du carnet de commandes au niveau atteint fin juin (3,8 milliards d’euros environ) et l’attribution du contrat d’installation de câbles Ostwind 2 par 50Hertz, pour un montant de 250 millions d’euros.

Conclusion

Le rapport relatif au troisième trimestre ne convainc toujours pas et les perspectives, mi-figue mi-raisin, ne donnent pas envie d’acheter le titre. Les prévisions de bénéfices pour le deuxième semestre sont toutefois confirmées. L’action flirte toujours avec le niveau le plus bas atteint ces cinq dernières années. En 2010, l’investisseur payait 2,3 fois la valeur de l’actif net, contre un peu plus d’une fois aujourd’hui. Cela dit, le titre n’est pas dénué de perspectives, sur le long terme.

Conseil : acheter

Risque : faible

Rating : 1A

Cours : 24,63 euros

Ticker : BOKA NA

Code ISIN : NL0000852580

Marché : Euronext Amsterdam

Capit. boursière : 3,34 milliards EUR

C/B 2017 : 20,5

C/B attendu 2018 : 28

Perf. cours sur 12 mois : -16%

Perf. cours depuis le 01/01 : -21%

Rendement du dividende : 4,1%

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