Glencore: la minière la moins chère

Glencore © Belga

La dette nette est tombée à 9 milliards de dollars au premier semestre, soit largement sous la limite des 16 milliards que le groupe s’auto-impose.

Si le premier semestre fut très bon, les choses se sont gâtées après l’été pour Glencore. Les menaces de guerre commerciale nuisent aux producteurs de matières premières actifs de par le monde et les révisions à la baisse des prévisions de croissance ont dissuadé les investisseurs de parier sur les entreprises cycliques.

La division minière de Glencore extrait cuivre, cobalt, charbon, pétrole, zinc et nickel, entre autres. Elle a assuré quelque 80% du bénéfice opérationnel consolidé au premier semestre de 2018. La branche commerciale du groupe est l’une des plus importantes au monde. Glencore traite les matières premières qu’il produit lui-même, mais pas seulement. Malgré une hausse de 23% en glissement annuel, le bénéfice opérationnel combiné du premier semestre (8,27 milliards de dollars) a quelque peu déçu; il faut voir là une conséquence de l’augmentation des coûts de production du zinc et du cuivre. Les résultats de l’exercice ne seront présentés que le mois prochain.

Si Glencore a profité de la hausse des cours au premier semestre, la correction intervenue ensuite n’a pu être compensée par une augmentation des volumes. La production de zinc va certes aller en s’accélérant, mais les problèmes en République démocratique du Congo (RDC) freinent la croissance de celle de cuivre et de cobalt. Glencore est actif en RDC via ses filiales Katanga Mining (participation de 65%) et Mutanda. La récente révision de la législation minière est loin de lui être favorable – les royalties dues aux autorités locales ont été multipliées par trois. Les ventes de cobalt en provenance du Katanga ont été suspendues en novembre pour cause de teneur apparemment trop élevée en uranium et le procédé qui doit permettre de résoudre le problème ne sera au point qu’à la mi-2019. La perte de production est en partie compensée par la hausse du cours du cobalt. L’on a par ailleurs appris l’an dernier que les activités de Glencore au Venezuela et au Nigeria font l’objet d’enquêtes pour corruption et blanchiment, mais aucune communication n’a jamais suivi cette annonce.

Les dépenses d’investissement pour la période 2019-2021 s’élèvent à 4,8 milliards de dollars par an en moyenne. Glencore prévoit des extensions de capacité dans le pétrole, le charbon, le nickel et le cuivre, entre autres. Sa dette nette est tombée à 9 milliards de dollars au premier semestre, soit largement sous la limite des 16 milliards qu’il s’auto-impose. Les acquisitions (2,8 milliards), le dividende (1,4) et les rachats d’actions propres (1) ont laissé l’endettement à peu près inchangé au deuxième semestre. Le programme de rachat d’actions propres, d’une valeur d’un milliard de dollars, annoncé en juillet, a été porté à deux milliards en septembre, mais l’on n’en sait pas plus. La direction a élevé la distribution de la trésorerie excédentaire et la réduction de l’endettement au rang de priorités. Même si sa dette nette devait tomber à 5 milliards de dollars fin 2019, Glencore aurait de quoi relever son dividende. Sauf acquisitions de grande ampleur, il devrait être totalement désendetté d’ici à 2021.

Conclusion

La valorisation, par rapport au reste du secteur, est attrayante, et le groupe a de quoi accroître significativement la rémunération des actionnaires en 2019. Cela n’a pas empêché l’action de plonger, comme les autres, ces derniers mois. Les incertitudes qui entourent les activités en Afrique et les enquêtes en cours pèsent sur son évolution. Une hausse du dividende pourrait toutefois soutenir le titre cette année.

Conseil: conserver/attendre

Risque: élevé

Rating: 2C

Cours: 280,2 pence

Ticker: GLEN.LN

Code ISIN: JE00B4T3BW64

Marché: London Stock Exchange

Capit. boursière: 39,8 milliards GBP

C/B 2017: 8,5

C/B attendu 2018: 7,5

Perf. cours sur 12 mois: -26%

Rendement du dividende: 5,5%

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