Microsoft: les bons résultats ne suffisent pas

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Grâce à sa diversification, l’éditeur de logiciels affiche des résultats honorables, mais le titre reste onéreux.

Première capitalisation boursière au monde fin novembre, Microsoft s’est de nouveau laissé doubler par Amazon et est talonné par Apple. On le voit, le segment technologique concentre l’essentiel de la dynamique boursière actuelle. Le changement de cap de Microsoft, autrefois exclusivement axé sur les logiciels, lui a été bénéfique. Son chiffre d’affaires (CA) s’est établi à 32,47 milliards de dollars sur le trimestre achevé fin décembre, soit 12,3% de plus qu’il y a un an, mais, pour la première fois depuis huit trimestres, légèrement moins que le consensus (32,51 milliards de dollars) – ce qui a valu au titre quelques points de pourcentage. Au premier trimestre, la progression avait été de 19%. En outre, après la correction de septembre, Microsoft avait regagné 15% en quatre semaines.

L’entreprise ventile ses résultats en trois groupes de produits. Comme attendu, le CA de la division Productivité et entreprises a gagné 13%, à 10,1 milliards de dollars. La suite Office pour les entreprises a connu un bon trimestre (+11%), comme la version cloud Office 365 (+27%). LinkedIn s’est également distingué avec une croissance de 30%. La division Informatique personnelle est restée légèrement en deçà des prévisions, avec un CA de 13 milliards de dollars (+7%). Ni les excellentes performances de la tablette Surface (+39% de CA), ni la croissance de la division Jeux (Xbox, +8%) n’a pu compenser la baisse du CA produit par le système d’exploitation Windows (-5%). La division Cloud intelligent a battu le consensus de plus de 100 millions de dollars, avec un CA de 9,38 milliards de dollars. Les ventes de produits pour serveurs ont progressé de 25%. La famille d’applications cloud Azure a vu son CA bondir de 76%, comme au trimestre précédent, mais moins que sur la même période de l’an dernier (+98%). Microsoft capte 17% du marché cloud, contre 32% pour Amazon. L’entreprise veut encore réduire l’écart et mise sur plusieurs secteurs pour y parvenir (commerce de détail, services financiers, soins de santé…); des contrats ont ainsi été signés avec BlackRock, UBS et MasterCard.

Le bénéfice brut du groupe a progressé de 12%, à 20 milliards de dollars. Sa marge brute, à 62%, est restée inchangée sur un an. Le bénéfice net s’est établi à 8,4 milliards de dollars, soit 1,08 dollar par action, 0,01 dollar sous le consensus. Microsoft a accru ses dépenses de recherche et développement au dernier trimestre de l’exercice achevé. Le cash-flow disponible a ainsi baissé de 2% en un an, à 5,2 milliards de dollars. Microsoft a distribué 9,6 milliards de dollars aux actionnaires au 2e trimestre – 91% de plus que l’an dernier -, surtout par des rachats d’actions (6,1 milliards de dollars). Fin décembre, Microsoft avait 127,7 milliards de dollars de liquidités et de placements à court terme au bilan. La dette s’établissait à 69,7 milliards de dollars. La position nette de trésorerie atteint ainsi 58 milliards de dollars, ou un peu plus de 7,5 dollars par action.

Conclusion

Honorables, les résultats de Microsoft n’offrent toutefois pas de bonne surprise. Pour soutenue que demeure la croissance dans le segment cloud, le rythme ralentit, ce qui n’est que logique. Même en tenant compte de cette croissance et de la rémunération des actionnaires, la valorisation du titre reste très élevée. Seule une croissance plus dynamique – hélas peu probable à court terme – pourrait justifier une prime supérieure à la moyenne du marché. Nous vous conseillons dès lors de prendre vos bénéfices.

Conseil: vendre

Risque: moyen

Rating: 3B

Cours: 104,16 dollars

Ticker: MSFT US

Code ISIN: US5949181045

Marché: Nasdaq

Capit. boursière: 800,4 milliards USD

C/B 2018: 26

C/B attendu 2019: 24

Perf. cours sur 12 mois: +12%

Perf. cours depuis le 01/01: +3%

Rendement du dividende: 1,8%

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