Oracle déçoit

Safra Catz co-ceo van Oracle © .

Le cours d’Oracle est, à l’image des pronostics du groupe, décevant. Il devrait se trouver un plancher.

L’action de la deuxième entreprise informatique au monde a dégringolé pour le deuxième trimestre consécutif. Oracle, dont les résultats sont conformes au consensus depuis un an et demi, annonce à présent des prévisions trimestrielles décevantes. La croissance des activités cloud inquiète de surcroît analystes et investisseurs. Le groupe achève certes le quatrième trimestre de son exercice 2017-2018 (clos le 31/5) sur un chiffre d’affaires (CA) en hausse de 2,8%, à 11,26 milliards de dollars (consensus à 11,19 milliards). Le programme de rachat d’actions propres a porté le bénéfice à 0,99 dollar par action (attentes: 0,94 dollar). Le CA consolidé pour l’exercice a grimpé de 6%, à 39,8 milliards de dollars, et le bénéfice par action, de 14%, à 3,12 dollars. Le groupe a donc fait mieux que prévu, mais les pronostics relatifs au premier trimestre de l’exercice 2018-2019 ne satisfont pas les attentes. Oracle table sur un accroissement de son CA de 1 à 3%, à 9,3-9,48 milliards de dollars (consensus à 9,51 milliards ); quant au bénéfice par action, il ne devrait pas dépasser 0,67-0,69 dollar (attentes: 0,72 dollar).

Le groupe a changé, au quatrième trimestre de son exercice décalé, le mode de présentation de ses résultats. La division Cloud Services and License Support englobe désormais toutes les mises à jour de licences, le support et le pôle cloud, qui lui-même s’articule autour des activités Software as a Service (mise à disposition d’applications via le cloud), Platform as a Service (systèmes d’exploitation, entre autres) et Infrastructure as a Service (stockage de données, protection de centres de données physiques). De loin la plus grande division du groupe (60% du CA), Cloud Services and License Support achève le quatrième trimestre sur une croissance de 8%, à 6,77 milliards de dollars. L’activité Cloud and On-Premise software (CA: -5%) est notamment en charge de la vente de licences logicielles, dont une partie seront utilisées dans le cloud d’Oracle. Il n’est donc plus possible de scinder le CA des activités cloud – sauf une toute dernière fois, en comparant les résultats annuels à ceux des trois premiers trimestres de l’exercice. L’on note que la croissance n’a pas dépassé 25% en glissement annuel, contre 49% pour Amazon Web Services et non moins de 93% pour Microsoft Azure. Avec une part de marché qui représente 15% à peine du CA consolidé, le segment cloud n’occupe qu’une place symbolique au sein du groupe, ce qui devient préoccupant.

La direction se fait néanmoins fort de clore une nouvelle fois l’exercice sur une croissance à deux chiffres du bénéfice par action. Oracle détenait, au 31 mai, une trésorerie de 67,3 milliards de dollars, à opposer à une dette de 60,8 milliards. Grâce aux cash-flows disponibles (13,7 milliards de dollars), le groupe a pu verser pour 3,1 milliards de dollars de dividendes et racheter des actions propres pour 11,5 milliards de dollars.

Conclusion

Les résultats trimestriels confirment que le passage au nouveau modèle d’exploitation reste problématique. Les activités cloud d’Oracle ont évolué plus lentement que celles de la concurrence, ce qui empêche la croissance consolidée de vraiment décoller. La fusion de certaines rubriques, qui défend désormais de ventiler les résultats de l’activité cloud, agace nombre d’investisseurs et d’analystes. Les rachats d’actions propres devraient selon toute vraisemblance permettre de glisser un plancher sous le cours.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Cours : 43,84 dollars

Ticker : ORCL US

Code ISIN : US68389X1054

Marché : New York Stock Exchange

Capit. boursière : 174,5 milliards USD

C/B 2017 : 16,5

C/B attendu 2018 : 13

Perf. cours sur 12 mois : -12 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -5 %

Rendement du dividende : 1,7 %

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