Le cours de l’uranium se redresse

© Getty Images/iStockphoto

L’évolution du marché laisse supposer que le mouvement haussier se poursuivra.

La semaine dernière, le prix de la livre d’uranium (combustible nucléaire) s’est hissé au-delà des 27 dollars. Il a ainsi gagné plus de 30% depuis la mi-avril et atteint son plus haut niveau en plus de deux ans. L’on rappellera cependant qu’après la catastrophe nucléaire au Japon (2011), le cours de cette matière première avait reculé de plus de 70 à moins de 20 dollars.

Limitation de l’offre

La marge de progression du cours est donc encore importante. Et l’évolution du marché laisse supposer que le mouvement haussier se poursuivra. Près de 95% de la production d’uranium n’est vendue qu’à 20-25 dollars. Les producteurs ont dès lors pris des mesures en vue de limiter l’offre. Cameco a interrompu en janvier l’activité de la mine McArthur River – laquelle avait produit, en 2016, 12,6 millions de livres d’uranium. L’entreprise dispose de pas moins de 258 millions de livres de réserves. Si au départ, elle n’entendait limiter la production que durant 10 mois, elle a prolongé la mesure, pour une durée indéterminée. De même, Paladin Energy (Namibie) a suspendu la production dans la mine Langer Heinrich, en mai. Au Kazakhstan, l’entreprise publique KazAtomProm a décidé cette année de réduire d’un cinquième la production jusqu’en 2020. En conséquence, à l’échelon mondial, la production reculera cette année à 135 millions de livres (161 millions de livres en 2016).

Croissance des volumes

Si plusieurs groupes miniers produisent désormais moins d’uranium, ils doivent cependant continuer à honorer leurs engagements de livraison. Ils exploitent donc leurs stocks mais achètent surtout de l’uranium, car dès lors que le coût de production dépasse toujours le prix du marché, il est plus intéressant pour eux de laisser leurs réserves dans le sol. Cameco achètera cette année deux à quatre millions de livres d’uranium sur le marché au comptant et l’an prochain, 10 millions. Même les entreprises de services d’utilité publique qui exploitent des centrales nucléaires achètent plus d’uranium. Une grande partie des contrats à longue échéance en cours expireront en 2020-2021. Le secteur devra s’y préparer.

Au début de ce mois, l’Association nucléaire mondiale a tenu son symposium annuel à Londres. Pour la première fois depuis plusieurs années, celui-ci a accueilli de nombreux investisseurs. L’entrée en Bourse de Yellow Cake, il y a un peu plus de deux mois, fut une réussite et depuis, le titre a gagné 15%. Cette année encore, ce sera le tour de KazAtomProm d’être (partiellement, elle) introduite en Bourse.

Partner Content