Les actions belges les plus rentables des deux dernières décennies

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Galapagos évince Lotus Bakeries. Melexis et Econocom ont disparu du top 5. Picanol se maintient, Texaf fait son grand retour et Kinepolis entre désormais dans le jeu.

Selon une tradition désormais bien ancrée, nous profitons de ce début d’année pour analyser les actions belges les plus rentables des deux dernières décennies. Nous établissons un classement sur cinq, 10, 15 et 20 ans et identifions en outre les entreprises qui ont particulièrement choyé leurs actionnaires (hausses des cours et dividendes) sur ces différentes périodes.

Nous utilisons pour ce faire un système de points de pénalité. L’entreprise au return le plus élevé sur cinq ans se voit attribuer un point, la deuxième, deux, etc. Nous réitérons l’exercice sur 10, 15 et 20 ans. Il s’agit donc d’obtenir le moins de points possible. En cas d’ex aequo, c’est le rendement sur 20 ans qui est déterminant.

Après avoir caracolé en tête pendant deux ans, Lotus Bakeries recule d’une place au profit de Galapagos. Elle n’accuse toutefois qu’un tout petit point de retard. Melexis et Econocom ont disparu du top 5. Picanol se maintient, Texaf fait son grand retour après un an d’absence et Kinepolis entre désormais dans le jeu.

1. Galapagos

L’entreprise biotechnologique belgo-néerlandaise a fait l’an passé une entrée fracassante dans le top 5. Une troisième année éclatante en Bourse et un cours à nouveau largement supérieur à la moyenne l’ont propulsée en tête du classement. Galapagos et sa partenaire Gilead Sciences continuent à investir des montants considérables dans le filgotinib, un blockbuster potentiel. Ce candidat médicament pour les maladies infectieuses fait l’objet de 11 études, dont trois de phase III. La première de ces trois études pour l’indication rhumatismale (FINCH2, la plus difficile, car les patients ont déjà reçu d’autres traitements) est extrêmement encourageante. Les résultats de FINCH1 (comparaison avec le blockbuster Humira) et de FINCH3 (monothérapie, aucun traitement préalable) sont attendus pour le premier trimestre de cette année. Galapagos revendique bien d’autres produits prometteurs encore, dont le GLPG1690, contre la fibrose pulmonaire idiopathique (maladie pulmonaire mortelle; étude que l’entreprise mène seule pour l’heure) et l’ostéoarthrite (en partenariat avec Servier).

2. Lotus Bakeries

Le cours de Lotus Bakeries a continué à évoluer à marche forcée, mais pas suffisamment pour lui permettre de conserver la médaille d’or. L’entreprise familiale profite depuis plusieurs années de l’engouement pour le spéculoos à l’étranger (Lotus Biscoff). Ce biscuit est particulièrement prisé outre-Atlantique; du reste, la première usine de spéculoos en dehors de la Belgique devrait être inaugurée à Mebane (Caroline du Nord) cette année. Après avoir repris les britanniques Natural Balance Foods, Urban Fresh Foods et Kiddylicious, Lotus poursuit sa progression dans le segment des en-cas sains.

3. Picanol

Tombé de la deuxième à la troisième position en 2017, Picanol a su s’y maintenir l’an passé. Sa maîtrise technologique fait de lui le leader absolu du métier à tisser dans le monde. En 2009, Luc Tack (futur Manager de l’année 2014) sauvait l’entreprise yproise de la faillite. Entre la mi-2009 et 2017, le cours est passé de 1,4 à plus de 100 euros! Il a certes perdu un tiers de sa valeur depuis mais d’après les prévisions semestrielles, 2018 devrait compter parmi les deux meilleurs exercices de l’histoire de l’entreprise. Ceci étant, le ralentissement de la croissance mondiale rend les investisseurs frileux. Picanol est en outre depuis quelques années l’actionnaire de référence de Tessenderlo Group, dont les résultats sont parfois inégaux; il faudra manifestement plus de temps que prévu pour inverser la tendance, une donnée qui a contribué à peser sur le cours de Picanol l’an dernier.

4. Texaf

L’entreprise immobilière active en République démocratique du Congo réintègre le top 5 après un an d’absence. Si ses performances sur 15 et 20 ans restent impressionnantes, son cours s’essouffle depuis quelques années. En cause: un Joseph Kabila qui s’accroche au pouvoir et s’obstine à plonger le pays dans le marasme. Les difficultés économiques et financières expliquent l’absence quasi totale de nouveaux projets d’infrastructure, ce qui pèse lourdement sur les résultats de la filiale Carrigrès (carrière de grès à Kinshasa; 40 ans de réserves au bas mot). L’activité immobilière souffre néanmoins peu de la situation pour l’instant. Texaf a de quoi développer bien des projets immobiliers (bureaux, villas et appartements) encore dans le centre de la capitale au cours des 10 années qui viennent; il compte également construire de 1.500 à 2.000 logements sur les 104 hectares qu’il possède à l’extérieur de Kinshasa (Kinsuka).

5. Kinepolis

Le plus grand exploitant de cinémas belge fait son entrée dans le top 5. Ce qui était initialement une machine à cash s’est transformé en un monstre de croissance ces dernières années. Il s’étend désormais aux pays voisins, dont les Pays-Bas, mais aussi hors d’Europe, puisqu’il a acquis, fin 2017, Landmark Cinemas, le deuxième exploitant de salles canadien. Si l’on constate, depuis, une hausse spectaculaire du chiffre d’affaires, les bénéfices sont à la traîne: le Canada est encore loin d’être suffisamment rentable. Mais telle que nous la connaissons, la direction devrait pouvoir redresser rapidement la situation – et être bientôt prête à se lancer dans une nouvelle aventure internationale.

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